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- Lutte ouvrière n°2014
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Dans les entreprises
CRAMIF- Paris : Grève des travailleurs du ménage
Les travailleurs du service ménage de la Cramif (Caisse régionale d'assurance-maladie d'Ile-de-France) viennent de faire un peu plus de cinq semaines de grève. Ils demandaient l'arrêt de toutes les procédures disciplinaires engagées à l'encontre de huit d'entre eux et le remplacement partiel des départs en retraites.
Une nouvelle société de nettoyage, Azur Net, est arrivée depuis le 1er octobre 2006. Pour avoir le marché, Azur Net a « cassé » les prix, puis a voulu immédiatement récupérer son prétendu manque à gagner en s'en prenant aux salariés et en tentant de ne pas reprendre une partie d'entre eux. Mal lui en a pris : après douze jours de grève en octobre 2006, Azur Net avait dû reculer.
Mais début janvier 2007, après le départ de trois salariés, la direction d'Azur Net a voulu imposer une augmentation de la surface à nettoyer pour chaque travailleur. Devant les protestations multiples, huit lettres recommandées ont été envoyées avec convocation pour entretien préalable à licenciement. L'équipe du site Flandre, à Paris dans le 19e arrondissement, a répondu en se mettant en grève.
Outre l'annulation des procédures disciplinaires, les demandes formulées par les délégués étaient qu'à chaque départ en retraite une partie des heures libérées soient distribuées aux travailleurs qui font le moins d'heures.
Devant la dégradation rapide de l'état sanitaire de l'immeuble, la direction de la Cramif a fait appel à des intérimaires (malgré l'intervention de l'inspecteur du travail) et a fait pression sur les pompiers du site pour qu'ils ramassent les sacs poubelles. Elle a aussi tenté de les pousser en dehors des locaux de la Cramif. Malgré les menaces et l'appel à trois policiers en civil, les grévistes n'ont pas reculé. Ils sont venus tenir leur piquet de grève tous les soirs, soutenus par les syndicats et la grosse majorité du personnel de la Cramif. Une pétition de soutien a recueilli 700 signatures, une collecte de solidarité financière a rapporté près de 3 000 euros, ce qui a permis de verser une centaine d'euros à chacun des trente grévistes.
Au bout de cinq semaines, la direction d'Azur Net a fini par céder sur les procédures disciplinaires, qui sont annulées, et le remplacement partiel des départs (3 heures sont redistribuées, comme le demandaient les délégués). Pour l'avenir, le patron s'engage aussi à remplacer 50 % des heures libérées par les départs.
Azur Net a cédé également parce que la société risquait la rupture de contrat. Mais le même scénario peut se reproduire. C'est pourquoi, comme l'ont réclamé les syndicats de la Cramif, il faudrait embaucher tous les salariés du ménage, aux mêmes conditions que les salariés de la Sécurité sociale, pour que cesse la pression sur les prix et les emplois.