Lors de la fête annuelle de Montbéliard le dimanche 4 mars, Arlette Laguiller a été chaleureusement applaudie à son arrivée dans la salle du banquet.

Lors du meeting, notre camarade Christian Driano, ouvrier à l'usine PSA de Montbéliard, a dénoncé les conditions de travail à Sochaux, où les travailleurs fabriquent 162 000 véhicules de plus par an qu'il y a dix ans, alors qu'ils sont 2 800 en moins dans l'usine. « Nous allons travailler plus, comme le revendique - pour les autres bien sûr - Sarkozy. Mais nous n'allons même pas gagner plus, car ces heures ne seront pas payées en heures supplémentaires, mais utilisées par le patron dans le cadre de la flexibilité », a insisté notre camarade. « Pour gagner plus, il n'y a qu'une seule solution, c'est d'obliger les patrons à augmenter tous les salaires. Les PDG nous donnent l'exemple », a-t-il ironisé, évoquant le PDG d'Alstom, Patrick Kron, qui a bénéficié d'une augmentation de son salaire de PDG de 37 % l'an dernier ! Kron gagne autant que près de 200 ouvriers payés au smic.

Arlette a ensuite pris la parole dans une salle de près de 500 personnes. Elle a salué la grève de plusieurs centaines de travailleurs des usines Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, qui revendiquent 300 euros d'augmentation pour tous, avec un salaire minimum de 1 500 euros et l'embauche des intérimaires. Ils n'ont pas l'intention d'attendre cinq ans, après l'élection hypothétique de Ségolène Royal, pour continuer à survivre avec leur salaire actuel. « Ce sont eux qui sont réalistes ! Le seul réalisme pour les travailleurs, c'est la lutte pour imposer leurs revendications », a-t-elle martelé. Autant dire qu'elle a été vigoureusement applaudie par une assistance où les travailleurs de Peugeot et de la sous-traitance étaient nombreux.