Airbus et Boeing : Concurrents et jumeaux08/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2014.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus et Boeing : Concurrents et jumeaux

L'américain Boeing remportant en ce moment plus de marchés et rapportant plus de profits, plusieurs commentateurs conseillent aux dirigeants d'Airbus de faire ce qu'avait fait la firme américaine, capable d'un tel « redressement spectaculaire ».

Mais c'est très exactement la voie dans laquelle s'engage la direction d'Airbus !

En effet les deux groupes ont eu recours, depuis toujours, à l'aide massive de leurs États respectifs. Ils s'accusent mutuellement de fausser la concurrence grâce à l'aide étatique. Des organismes européens ont montré qu'ils en profitaient tous les deux pour des montants approximatifs de dix milliards d'euros. De même qu'à chaque déplacement à l'étranger de Chirac ou Merkel ils tentent de placer des Airbus, les dirigeants et diplomates américains sont, eux, des représentants de commerce de Boeing. Dans les deux cas, les éventuelles « aides », les achats et les investissements européens ou américains dans les pays visités sont couplés à des achats d'avions par les compagnies aériennes de ces mêmes pays.

Tous les deux sollicitent et obtiennent des commandes publiques. Boeing n'est pas seulement un fabricant d'avions civils, c'est aussi le deuxième producteur mondial de matériel militaire. À ce titre, il est le deuxième fournisseur de l'armée américaine avec en 2003 des contrats pour plus de 17 milliards de dollars. De même EADS, dont Airbus est une filiale, n'est pas en reste avec Eurocopter, l'avion de combat Eurofighter, la fabrication de missiles...

Ces firmes se ressemblent jusque dans les processus de fabrication. Quand les différents éléments d'Airbus sont fabriqués dans toute l'Europe, Boeing fait construire les ailes de son nouvel avion au Japon et le fuselage en Italie.

En revanche, Boeing a pris de l'avance quant à la « restructuration ». Son effectif est passé de 100 000 personnes en 1998 à 50 000 aujourd'hui, par des licenciements et par la vente d'usines entières à des sous-traitants. C'est sur ce terrain qu'Airbus souhaite le rattraper, en licenciant et en menaçant « d'externaliser » à son tour.

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