Airbus : De la droite au PS, tous aux côtés des actionnaires08/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2014.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus : De la droite au PS, tous aux côtés des actionnaires

Que Villepin affiche sa solidarité avec les dirigeants d'Airbus, estimant que le plan Power 8 est « nécessaire pour préparer l'avenir », qu'il promette 100 millions d'euros pour la filière des composites : il est dans son rôle.

Que Sarkozy fasse semblant de défendre le désengagement de l'État, qui selon lui ne serait pas l'actionnaire « le plus avisé » ; qu'il veuille que s'impose le « leadership d'un opérateur industriel qui serait actionnaire de l'ensemble » ( Lagardère, sans doute) : il est aussi dans son rôle.

Que Bayrou rappelle que, lorsque « Boeing a traversé de mauvaises passes, il a trouvé auprès du gouvernement américain l'aide massive qui s'imposait » : il est encore dans son rôle.

Du côté de la droite, il n'y a donc là qu'un mal nécessaire. Tout au plus envisagent-ils d'utiliser à nouveau le remède miracle des finances publiques pour aider encore et toujours les responsables et les coupables. Et que le couperet tombe sur les travailleurs, rien de plus normal pour eux.

Mais du côté des dirigeants socialistes il n'en va guère mieux. Ségolène Royal a certes souhaité « un moratoire » sur le plan Power 8, si elle était élue. Elle a dénoncé à juste titre le désengagement de Lagardère « quelques semaines avant l'annonce des retards sur l'A380 » et a affirmé « qu'il faut que le gouvernement remette cet actionnaire devant ses responsabilités ». Mais concrètement aucune mesure n'est envisagée qui puisse mettre les actes à l'unisson des paroles. Lagardère n'a donc guère de souci à se faire. Quant à Jack Lang ou François Hollande, ils se sont prononcés pour une « recapitalisation », estimant que l'État doit mettre la main à la poche. Mettre les finances publiques encore une fois au service du capital ! Mais il est vrai que la privatisation d'Aérospatiale s'est faite sous les auspices du gouvernement Jospin-Strauss-Kahn-Gayssot et n'avait pratiquement rien coûté à Lagardère, tout comme les divers aménagements du territoire ou certains nouveaux locaux, dont les coûts ont été largement financés par les deniers publics.

Et puis il y a maintenant la tarte à la crème initiée par des dirigeants socialistes et relayée par Ségolène Royal, qui consiste à ce que les Régions rentrent dans le capital d'EADS. Deux Länder allemands y sont bien ! Oui, mais pour 2 % du capital (400 millions d'euros) avec des actions... sans droit de vote. Alors quand Martin Malvy, le président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, dit vouloir aligner 20 millions d'euros et fait de lyriques déclarations sur la volonté des régions françaises, on imagine le poids négligeable de cette « entrée fracassante » dans le capital d'EADS, si toutefois le Conseil d'État autorise ce qui est pour l'instant tout à fait interdit par la loi. Mais toujours est-il que les socialistes ont eux aussi comme unique solution de mettre l'argent public à la disposition des capitalistes.

La seule solution de bon sens à cette soi-disant crise serait l'interdiction des suppressions d'emplois et l'obligation pour les gros actionnaires d'assumer, sur leurs dividendes passés et à venir, les aléas de leur direction d'entreprise.

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