Pour justifier les suppressions d'emplois, la direction d'Airbus invoque la nécessité « de faire face au défi de la faiblesse du dollar, de supporter les coûts financiers relatifs aux retards de l'A380 et les futurs besoins de financement ». Mais ce ne sont que les aléas ou les résultats de leur « cher » marché, de leur « indépassable » loi de l'offre et de la demande, bref, des bases même de leur propre système, dont ils savent de toute façon fort bien profiter. Tous les laudateurs du système nous expliquent à longueur de temps que les revenus mirobolants des entrepreneurs capitalistes sont justifiés par les risques qu'ils prennent. Airbus prouve en fait le contraire : les risques, ils les font supporter à d'autres, aux travailleurs ou aux contribuables, en tendant leur sébile à l'État.

Quant aux retards pris par l'A380, qui en est responsable ? Les travailleurs, ou bien tous les dirigeants du groupe ?

Lagardère, interpellé sur les fautes de la précédente direction, disait qu'entre l'incompétence et la malhonnêteté il choisissait l'incompétence. Mais il s'agissait sûrement des deux !