Il y a plusieurs millions de PME (petites et moyennes entreprises) et de TPE (très petites entreprises) qui emploient plus de quinze millions de salariés. Mais, derrière l'image du petit patron d'une entreprise familiale qu'aiment à vanter les politiciens de la bourgeoisie, des réalités très diverses se cachent sous l'appellation PME ou même TPE.

Cela va du patron et unique employé jusqu'à des entreprises de 500 salariés. Et il y a belle lurette que les grands groupes financiers et industriels ont multiplié les filiales de petite taille... notamment pour bénéficier des aides et avantages en tout genre accordés aux PME. Quant au caractère familial de ces dernières, il peut même s'agir de la forme prise par une... holding. C'est ainsi que le magnat de la presse Robert Hersant avait fait chapeauter son empire par une société ne regroupant que cinq employés, tous de sa famille !

À l'inverse, si les PME et surtout les TPE se développent autant que l'affirment les gouvernants, ce phénomène est aussi révélateur d'un développement de la précarité. Nombre d'entreprises ont, dans la recherche de toujours plus de rentabilité, externalisé certains services dont les cadres ou employés ont été en fait forcés à se mettre à leur compte. Autres petits patrons malgré eux : les chômeurs qui n'ont pas trouvé d'autre moyen de retrouver un emploi ; ceux que l'ANPE a fortement incités à créer leur entreprise. Qu'il s'agisse d'une " petite boîte " de nettoyage sans avenir, dont le " patron " finira par jeter l'éponge au bout de quelques mois importe peu à ceux qui nous gouvernent : c'est un " créateur d'entreprise " supplémentaire qu'ils mettront à leur palmarès et, surtout, un chômeur de plus qui aura disparu, un temps au moins, des statistiques.