Renault le Mans : Débrayages contre la flexibilité.28/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2013.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault le Mans : Débrayages contre la flexibilité.

À Renault Le Mans, les travailleurs continuent à débrayer contre l'accord de flexibilité que veut imposer la direction de Renault. C'est en effet la dernière usine du groupe où elle n'a pas encore réussi à imposer un tel accord et où le temps de repas pour les ouvriers n'est pas supprimé. Partout ailleurs depuis des années, sous prétexte d'aménagement du temps de travail, leurs horaires et leurs périodes de travail sont régis par les besoins de la production et ses aléas. La direction du Mans veut donc rattraper le temps perdu et faire signer aux syndicats un " accord de souplesse et de compétitivité " qui a pour seul mérite celui de la franchise.

Il s'agit pour la direction de nous faire travailler plus à certains moments. Les jours seraient capitalisés dans notre compteur de congés collectifs, ce qui lui permettrait de nous renvoyer chez nous en période de basse activité. Pour le moment, le temps de repas ne serait pas remis en cause, mais pour combien de temps ?

Concrètement par exemple, les ouvriers qui travaillent en 2x8 pourraient effectuer huit samedis obligatoires non payés par an (24 sur trois ans). Ceux d'équipe de nuit travailleraient quatre nuits de plus par an et auraient un allongement de leur temps de travail. Les équipes du week-end seraient purement et simplement supprimées en période de basse activité.

Par ailleurs, l'accord permettrait à la direction de piocher dans le compteur formation des salariés (CEF) si ceux-ci n'avaient pas assez de jours dans leurs compteurs de congés collectifs.

La direction espérait boucler son affaire très vite avec trois séances de négociations (les 7, 14 et 21 février) en profitant des vacances scolaires, et surtout sans vagues. Manque de chance pour elle, l'expérience des autres usines, où la flexibilité est en oeuvre, montre à tous que ce serait un pas de plus dans la dégradation des conditions de vie et de travail.

De plus, les accords de flexibilité n'empêchent même pas la direction de recourir au chômage partiel, avec la perte de salaire qui va avec : en 2006 Renault Sandouville, malgré la flexibilité, a connu près de 70 jours de chômage partiel.

Depuis le 8 février, de nombreux débrayages à l'appel de la CGT ont donc secoué l'usine. Malgré les manoeuvres de la direction, sa propagande mensongère, le chantage à la survie de l'usine si l'accord n'était pas signé, et bien entendu les pressions et les tentatives d'intimidation de la maîtrise, ils ont réuni chaque fois de plus en plus de monde : anciens et jeunes embauchés, hommes et femmes. Ainsi, lundi 19 février, plus de 300 personnes ont défilé le matin dans les ateliers, dans un cortège très dynamique avec trompes et sifflets. L'après-midi, ce sont plus de 200 travailleurs qui ont remis le couvert en défilant à leur tour dans l'usine. Enfin, mercredi 21 février, jour de la dernière réunion direction-syndicats, nous nous sommes retrouvés à plusieurs centaines devant le bâtiment de la direction tout d'abord, puis devant la porte d'entrée avec le renfort des travailleurs de nuit et d'équipe du soir venus en dehors de leurs horaires. Tous ensemble nous avons bloqué la porte de l'usine.

Jeudi 22 février, la CGT annonçait une consultation pour ou contre l'accord de flexibilité. Plus de 1600 travailleurs y participaient et le rejetaient à plus de 80 %. C'est dire que l'accord n'est pas encore passé !

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