Reims : Les travailleurs du champagne manifestent.28/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2013.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims : Les travailleurs du champagne manifestent.

Mardi 20 février, près d'un millier de travailleurs des maisons de champagne ont défilé dans les rues de Reims, soit près du tiers des salariés que compte la profession. Cette importante manifestation s'est accompagnée d'arrêts de travail bien suivis. Les revendications portaient sur les salaires et les mesures devant améliorer les retraites.

La CGT réclame une augmentation des salaires de 2,2 %, alors que les entreprises ne proposent, elles, que 1 %. Cela est apparu d'autant plus choquant qu'en 2006 plus de 320 millions de bouteilles ont été vendues : un record ! D'ailleurs, avec un taux de rentabilité supérieur à 20 %, les entreprises du secteur ne rencontrent aucune difficulté. Leurs actionnaires ont été particulièrement soignés : entre 1995 et 2002, la hausse des dividendes a été de 800 %, atteignant 233 millions d'euros.

De tels résultats ont aussi été obtenus par la réduction massive des effectifs. Dans les principales maisons telles que Moët et Chandon, Pommery, Mumm, ceux-ci ont été diminués de moitié, alors que le nombre de bouteilles produites augmentait. Par ailleurs, les salaires d'embauche sont de plus en plus souvent au plancher, ne dépassant pas le smic, dans une profession qui jusqu'à présent était considérée comme offrant des salaires pas trop bas.

La dégradation des salaires et des conditions de travail a aussi eu pour cause l'augmentation de la précarité et de la sous-traitance, qui concerne aujourd'hui un travailleur sur cinq. De nombreux emplois dans le conditionnement, comme la préparation des coffrets, ont été confiés à des entreprises de transport où les salaires sont bien inférieurs et où les employés sont contraints de travailler dans des hangars mal chauffés, sans confort d'aucune sorte. Il en a été de même pour des opérations de vinification, confiées à des coopératives où les travailleurs sont, là encore, payés à des conditions bien moindres.

Si la presse, notamment économique, s'est fait l'écho de la réussite de ce produit qui sent la fête, l'envers du décor n'est pas fait d'apparat, mais plutôt de suppressions d'emplois, de précarité et de bas salaires. Autant de raisons qui ont poussé les travailleurs du champagne à dénoncer la situation qui leur est faite.

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