Depolabo Mérignac (Gironde) : Depolabo fait des bénéfices et licencie.28/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2013.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Depolabo Mérignac (Gironde) : Depolabo fait des bénéfices et licencie.

Entreprise implantée depuis cinquante ans dans la région bordelaise, Depolabo emploie 35 personnes, préparateurs de commandes et magasiniers, sur le site de Mérignac. Employant 650 personnes au plan national sur six sites, considéré comme un leader national de la distribution de produits pharmaceutiques, Depolabo a fait 6 millions d'euros de bénéfices en 2005.

Au mois de novembre 2006, une forte baisse d'activité est constatée et le bruit a couru qu'un important client avait lâché Depolabo. Pour obliger la direction à donner des informations, les salariés se sont mis en grève une semaine. Celle-ci a finalement annoncé la mise en place d'un plan dit " social " prévoyant le licenciement des employés, voire la fermeture du site.

La lutte a continué. Les travailleurs ont rencontré un représentant de la Préfecture, du Conseil général, de la Direction départementale du Travail, pour revendiquer qu'il n'y ait pas de licenciements dans cette société prospère. Le maire de Mérignac (député du Parti Socialiste) a promis... un accompagnement dans la recherche d'emploi pour les licenciés.

La mobilisation a obligé la direction à faire des propositions... Scandaleuses : 1200 euros pour les salariés présents de un à cinq ans et 10000 euros pour les autres, certains étant là depuis plus de vingt ans. Elle a proposé aussi des mutations dans d'autres sites, difficilement acceptables, puisque la plupart sont à des centaines de kilomètres alors que tous les employés ont construit leur vie ici.

La colère montant, ceux-ci sont allés se faire entendre au siège social à Marseille, où une quarantaine d'employés et de cadres de Depolabo Marseille ont débrayé pour les soutenir. Cette action inattendue a obligé la direction à revoir sa copie. L'indemnité de licenciement est passée à 10000 euros pour les embauchés les plus récents, allant jusqu'à 30000 et 60000 euros pour les plus anciens.

Mais les travailleurs n'acceptent pas pour autant leur licenciement. Ils se battent aussi pour que certains d'entre eux, ayant plus de 50 ans, puissent bénéficier de leur retraite et ne pas tomber dans la précarité.

La direction annonce la fermeture du site pour la mi-avril et la colère monte parmi les travailleurs contre ce groupe qui fait des bénéfices et licencie quand même. Il serait indispensable de pouvoir contrôler les comptes de ce patron et de vérifier ce qu'il fait de son argent.

Au lieu de servir à " rincer " les actionnaires, c'est les travailleurs qui devraient bénéficier de la richesse créée par leur travail, jusqu'à ce qu'ils retrouvent un emploi ou qu'ils soient à la retraite.

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