Bénéfices patronaux 2006 : Records battus.28/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2013.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bénéfices patronaux 2006 : Records battus.

Les quarante principales entreprises françaises, celles qui sont cotées au CAC 40, ont commencé à publier leur bilan pour l'année 2006. Et, d'après les premiers résultats, " l'année 2006 devrait être un très grand cru " comme l'indique Le Monde, avec des bénéfices encore une fois en hausse.

En effet, dans ce domaine les entreprises battent record sur record. C'est Total qui réalise, cette année encore, le plus gros bénéfice, avec 12,6 milliards d'euros, en augmentation de 5 %. Les banques se portent elles aussi fort bien : la BNP déclare 7,3 milliards d'euros de bénéfices, la Société générale 5,2. La première a doublé son bénéfice en cinq ans, la seconde en trois ans ! Dans les assurances, Axa a annoncé 5,1 milliards d'euros de bénéfices, en augmentation de 18 %.

Les analystes économiques estiment que, pour l'année 2006, le total des bénéfices déclarés par les entreprises du CAC 40 avoisinera les 95 milliards d'euros, en augmentation de 7 % sur ceux de l'année précédente. Chaque année, ces quarante entreprises engrangent à elles seules des dizaines de milliards d'euros de bénéfices, en hausse d'une année sur l'autre : 66,2 milliards en 2004, 88 milliards en 2005, et donc de l'ordre de 95 milliards en 2006.

Il est remarquable que la croissance des bénéfices est bien souvent supérieure à la croissance de l'activité de l'entreprise. Par exemple, le groupe de luxe LVMH, avec un chiffre d'affaires en hausse de 12 % affiche cette année un bénéfice en hausse de 30 %. Le bénéfice d'EDF a atteint, en 2006, 5,6 milliards d'euros, en hausse de 73,5 % pour un chiffre d'affaires qui n'augmente que de 15,5 %.

Ce ne sont là que quelques exemples mais, globalement, depuis une vingtaine d'années, la production augmente lentement, alors que les profits des entreprises augmentent plus vite, accaparant ainsi une part croissante des richesses produites au détriment de la part qui revient aux salariés et à la grande majorité de la population.

Le journal économique Les Echos du premier octobre dernier concluait ainsi l'analyse des résultats des grandes entreprises : " Dans le capitalisme mondialisé, ce ne sont plus les profits, mais les salaires et l'emploi qui font office de variable d'ajustement. " Au point que Les Echos considèrent que ce sont les salariés qui " portent le risque d'entreprise ". Le journal cite Patrick Artus, économiste : " On observe, malgré la hausse du prix du pétrole, une forte déformation du partage des revenus en faveur des profits, contrairement à ce qui s'était produit dans les années 1970-1980 ". Et Les Echos de poser la question : la situation est-elle " tenable sur le long terme " ?

La réponse est non ! Non seulement la situation n'est pas " tenable ", mais la preuve est faite que de l'argent il y en a beaucoup. Ces sommes fabuleuses, dépassant de loin chaque année les déficits cumulés du budget de l'État et de celui de la Sécurité sociale, sont accaparées par une minorité parasitaire qui en fait un usage particulièrement nuisible pour la majorité de la population. Ce serait la moindre des choses d'imposer à cette minorité de prendre sur ses profits pour augmenter les salaires, préserver l'emploi, et investir utilement en créant des emplois.

Voilà ce qu'Arlette Laguiller défend dans cette campagne électorale où on veut nous faire peur avec le problème du financement de toute mesure un tant soit peu favorable à la population. Il n'y a aucun problème de financement si l'on a la volonté de prendre l'argent où il est, mais c'est bien cette volonté-là qui manque le plus à ceux qui s'apprêtent à gouverner le pays.

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