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- Lutte ouvrière n°2012
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Dans les entreprises
Thales Electron Devices Vélizy (Yvelines) : Les travailleurs veulent 150 euros pour tous.
La direction de Thales Electron Devices croyait s'en être bien sortie en accordant 38 euros d'augmentation générale et 580 euros d'intéressement. Pour elle, le vendredi 9 février, les négociations étaient terminées. Mais, pour les salariés qui connaissent les montants des profits réalisés par Thales, le compte n'y était pas. Toute la semaine du 12 au 16 février, quatre débrayages par jour ont été organisés. Les travailleurs exigeaient 150 euros pour tous et le paiement des heures de grève.
Le site de Vélizy compte 750 salariés, dont 300 ouvriers et techniciens. Les différents débrayages, qui ont réuni entre 150 et 200 travailleurs, ont été l'occasion de défilés bruyants et joyeux dans toute l'usine et de discussions en assemblée générale. À plusieurs reprises, les réunions des directeurs ont été perturbées et les travailleurs ont pu leur dire directement leurs revendications.
Jeudi 15 février, la direction organisait sa réunion annuelle avec l'ensemble du personnel, dans une grande salle en dehors du site. Les cars qui devaient conduire les salariés à cette grand-messe n'ont pas pu partir. Quelques tables proposant café et biscuits et 200 salariés sortis devant la porte de l'usine ont suffi à les retenir. Les directeurs et les cadres qui se sont rendus à la réunion ont été accueillis à leur retour par une haie d'honneur. Le plaisir de mettre des bâtons dans les roues des petits projets de la direction a regonflé tout le monde.
Le groupe a atteint 334 millions de bénéfices en 2005. Dans la division TED, ce sont chaque mois 500 euros de profits qui sont réalisés par salarié. Chacun sait que Denis Ranque, le PDG du groupe, s'est octroyé en 2005 une augmentation de 15% et touche un salaire annuel de 1,5 million d'euros. Personne ne peut donc être satisfait des augmentations ridicules qui ont été proposées.
Dans d'autres centres Thales, des débrayages ont lieu aussi sur les salaires, et l'idée que les salariés de Vélizy pourraient leur rendre visite commence à faire son chemin. La direction compte sans doute sur les vacances scolaires pour faire retomber la mobilisation, mais tous ceux qui ont participé aux débrayages et aux actions de ces derniers jours sont prêts à tenir le temps qu'il faudra pour faire céder la direction. C'est ce qu'on pouvait entendre lors des débrayages des lundi 19 et mardi 20 février.