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- Lutte ouvrière n°2012
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Dans les entreprises
Renault-Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : La grève impose 200 euros de prime.
Ça n'a pas traîné ! Plus d'une centaine de travailleurs de la Sovab à Batilly étaient en grève depuis à peine cinq heures mercredi 14 février, que la direction reculait. La veille, elle jurait, la main sur le coeur, qu'elle ne pouvait rien faire de plus pour les salaires que les misérables 1,6% d'augmentation et les 800 euros de prime exceptionnelle.
Cela avait entraîné les travailleurs d'un secteur du Montage, le Mastic, à se mettre en grève : ils voulaient plus d'argent, en particulier l'augmentation de la prime à 2000 euros. D'autres travailleurs et les syndicats avaient suivi. Et mercredi, au bout de cinq heures de grève, la direction devait aligner 200 euros de plus sur la prime qui passait subitement à 1000 euros.
Un certain flottement se fit jour parmi les grévistes, certains estimant que pour quelques heures de grève on pouvait s'estimer satisfait. D'autres trouvaient à juste titre que, puisque la direction commençait à lâcher, il fallait continuer. Même si la grève était minoritaire sur l'usine, avec 110 grévistes sur 750 par équipe en production, elle était suffisamment importante pour paralyser pratiquement la production de Master alors que le carnet de commandes est plein.
Comme les grévistes ne reprenaient pas le travail, le directeur du personnel est venu les voir. Ses oreilles ont dû siffler, mais la grève s'est arrêtée là.
En tout cas, la rapidité avec laquelle la direction a rajouté 200 euros à la prime est l'aveu qu'elle sait fort bien que les salaires sont trop bas.
C'est l'aveu aussi que Renault a largement les moyens d'augmenter la paye et que la direction sait les trouver à condition qu'on la bouscule un peu.