La patronne du Medef, Laurence Parisot, s'est demandé sur RTL comment les candidats à la présidentielle comptaient financer les dépenses dont ils parlent. Pour elle bien entendu, ces dépenses ne peuvent être payées que par les salariés et il n'est pas question de prendre sur les profits des grandes entreprises, dont elle reconnaît par ailleurs qu'elles n'ont jamais été aussi riches.

Des milliards, il y en a en effet dans les poches du patronat et Laurence Parisot le sait très bien. En particulier il y en a dans les poches des actionnaires des entreprises du CAC 40, les 40 plus grosses entreprises cotées à la Bourse de Paris.

En 2005, celles-ci avaient fait 88 milliards d'euros de bénéfices après impôts, c'est-à-dire après avoir payé ceux-ci et déduit les " provisions pour risques et charges " à venir, ces sommes parfois considérables que les sociétés ont le droit de déduire du résultat. En 2006, les chiffres définitifs ne sont pas connus pour toutes les entreprises du CAC 40 mais les premiers résultats annoncés par Total, la BNP-Paribas ou le laboratoire Sanofi-Aventis laissent prévoir des bénéfices encore plus importants : 12,6 milliards d'euros de bénéfices pour Total, 7,3 pour la BNP-Paribas et 7,04 pour Sanofi-Aventis.

En 2005, les actionnaires des entreprises du CAC 40 avaient empoché, sans rien faire, près de 31 milliards d'euros de dividendes (37% des bénéfices). Cette année, l'objectif affiché est de distribuer en moyenne 40% des bénéfices aux actionnaires ou plus, comme chez Vinci et Accor où les dividendes se montent à 60% des bénéfices !

Pendant ce temps, douze millions de travailleurs vivent avec moins de 850 euros par mois. Pour satisfaire les besoins vitaux des classes populaires, il faut prendre sur le magot accumulé par les trusts. Il y a urgence !