Porte-avions : Ils débattent, mais c'est déjà décidé.22/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2012.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Porte-avions : Ils débattent, mais c'est déjà décidé.

Ségolène Royal a laissé entendre, dans une assemblée à Dunkerque le 15 février, qu'une fois élue elle n'engagerait pas la construction d'un second porte-avions nucléaire, qui serait destiné à assurer la continuité du " service " pendant que le premier sera en révision.

" Alors si la nation est capable de dégager le coût d'un deuxième porte-avions, j'en fais ici le serment, cette marge de manoeuvre supplémentaire, cette valeur-là n'ira pas à la défense nationale. Voilà la différence. " a-t-elle déclaré. Sauf qu'elle ajoutait - ce que les journaux ont moins mis en évidence : " Je maintiendrai inchangé l'effort de défense nationale, parce que nous vivons dans un monde menacé dans le cadre duquel la France ne peut pas baisser la garde ni son effort de défense ". Sarkozy, lui, déclare que ce navire de plusieurs milliards d'euros devait être construit car, précise-t-il, " s'il y a des choix d'économies à faire, je les ferai sur bien d'autres choses ".

Bayrou est sur la même longueur d'ondes que Sarkozy. Pas question de se priver de ce deuxième porte-avions, dit-il, il faut seulement que ce projet se fasse à une échelle européenne. C'était d'ailleurs la position de Ségolène Royal, il y a quelques mois encore. Et c'est toujours celle du Parti Socialiste, qui a déclaré par la voix de Vincent Peillon, " il ne s'agit pas de ne pas faire le deuxième porte-avions, mais de ne pas le financer tout seul pour pouvoir économiser quelques milliards d'euros ".

Ainsi, ils sont tous d'accord. Mais chacun fait comme si la décision était encore en projet. Or, dans la loi de finances pour 2007, 700 millions de dépenses sont déjà programmés et la signature des contrats correspondants doit avoir lieu incessamment. Des travaux sont déjà engagés, des millions d'euros sont déjà investis. Alliot-Marie, l'actuelle ministre de la Défense, déclare que la décision de construire un second porte-avions est " ferme, définitive ".

Tous ces candidats à l'élection présidentielle font mine de discuter de projets alors qu'ils savent fort bien, pour avoir participé à leur discussion, que les décisions sont déjà prises.

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