Sarkozy ment... comme un patron16/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2011.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy ment... comme un patron

Dans son intervention du 11 février à la Mutualité, Sarkozy a repris son slogan favori «travailler plus pour gagner plus».

Mais des milliers de travailleurs ont appris à leur dépens qu'on peut travailler plus et gagner moins.

Bosch, le numéro un mondial des équipementiers automobiles a été le premier à tenter d'imposer l'augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire, dans son usine de Vénissieux, dans le Rhône. En octobre dernier encore, la direction de sa filiale ZFDF située en Haute-Savoie a décidé le passage de 35 heures à 37 heures50 sans rémunération supplémentaire.

Arcelor, le numéro 2 mondial de l'acier, après avoir licencié des milliers de salariés, a mis sur pied un nouveau système de rémunération qui aboutit à baisser de 5% les salaires d'embauche et a décidé la suppression des repos compensateurs. Chez le fabricant de chariots élévateurs Fenwick, il y a un peu plus d'un an, le patron a fait pression, en utilisant le chantage à l'emploi, pour que les ouvriers travaillent 37h30 au lieu de 35 heures, mais payées sur la base de 35 heures. Cela n'a évidemment pas empêché les licenciements: des ouvriers qui avaient refusé la modification d'horaires ont d'ailleurs été licenciés, peu après. Même chose chez Goss, numéro2 dans la production de machines d'imprimerie.

Chez Continental, quatrième fabricant mondial de pneumatiques, dans les usines situées à Sarreguemines, dans l'Est du pays et à Clairoix près de Compiègne dans l'Oise, la direction fait pression depuis des mois pour passer aux 40 heures sans augmentation de salaire. Elle menace de fermer les sites, comme chaque fois qu'elle veut faire passer un mauvais coup. Pour l'instant, ni les travailleurs, ni les syndicats n'ont l'intention d'accepter.

Il faudrait ajouter à ces exemples tous les travailleurs de plus petites entreprises qui sont contraints de faire des heures supplémentaires non payées. Et puis, quand ils ne cherchent pas à modifier les horaires, les patrons font pression pour que les salariés travaillent durant leurs RTT.

Les propos de Sarkozy sont finalement aussi convaincants que ceux des patrons, grands ou petits, quand ils parlent des efforts nécessaires que les travailleurs devraient fournir soi-disant pour «sauver» leur emploi et leur salaire. Quand les salariés travaillent plus, les seuls qui gagnent plus, sont les patrons justement parce qu'ils économisent sur les salaires.

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