PSA Melun (Seine-et-Marne) : Les caristes sous le contrôle des robots16/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2011.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Melun (Seine-et-Marne) : Les caristes sous le contrôle des robots

Le site de Melun est le deuxième dépôt de pièces détachées du groupe PSA. Sept cents travailleurs, dont six cents ouvriers -principalement des caristes- y sont employés pour réceptionner des pièces venues des usines de montage, et les réexpédier vers les concessionnaires et les garages Peugeot-Citroën.

Depuis presque un an, la direction a mis en place un nouveau système «automatisé» de préparation de commande, le SAP. Les feuilles de commande, où chaque cariste pouvait lire ses instructions, ont été supprimées et remplacées par un casque audio et un micro. Au bout du fil, si l'on peut dire, une voix synthétisée -c'est-à-dire un robot- indique en direct les emplacements où doivent se rendre les ouvriers pour prendre leurs charges.

Chaque fois qu'il reçoit un ordre dans son casque, le cariste doit confirmer en disant «OK». Tant qu'il ne le fait pas, le robot répète inlassablement son ordre. La voix de chaque cariste a été enregistrée et analysée, et le système, en théorie, est censé reconnaître la voix de chacun. Sauf que bien souvent ça ne marche pas. Alors, quand le robot vocal ne reconnaît pas la voix du cariste, il dit en boucle «Répétez... répétez» -ce qui oblige le cariste à dire trois fois, dix fois son «OK»! Sans parler des jours où l'on est enroué ou enrhumé, et où la voix devient méconnaissable pour ce système. On imagine l'exaspération dans laquelle se trouvent les ouvriers au bout de quelques heures de ce traitement!

Évidemment, l'envie est forte d'envoyer promener casque et micro. Mais tout est prévu: dès que le casque n'est plus sur les oreilles, le système le détecte... et la moindre seconde est décomptée automatiquement sur les malheureuses 21minutes de pause auxquelles on a droit! Régulièrement, les caristes sont convoqués par les chefs pour rendre des comptes sur les dépassements de temps de pause.

En plus, la direction a repoussé les 30minutes de pause repas en fin d'équipe. Les travailleurs ne peuvent donc plus bénéficier de la cantine et n'ont plus de vraie coupure dans leur journée de travail.

Depuis un an, l'intensité du travail a considérablement augmenté, sans effectif supplémentaire. Les caristes trouvent que cela commence à bien faire.

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