En 2004, pour avoir la «mainmise» sur des activités annexes indispensables à la sortie de sa production journalière, la direction Peugeot a d'abord créé, avec Veolia, la filiale Sense (Société d'environnement et de services de l'Est) sur les trois sites de Sochaux, Mulhouse et Vesoul. Elle y a transféré le millier de salariés des activités de maintenance de production, du chauffage et d'entretien des bâtiments, de traitement des déchets, de dépollution et des activités de nettoyage de locaux sociaux, un service de nettoyage qui jusqu'alors servait à reclasser des handicapés.

Puis, en 2006, Peugeot a créé une sous-filiale de Sense, baptisée cette fois STPI (Société technique de propreté industrielle) toujours sur les trois sites, destinée à reprendre toutes les activités de nettoyage, jusqu'alors sous-traitées par ONET, TFN, ISS ou autres... Aujourd'hui ce sont encore 23 salariés de chez ONET du centre d'essai de Belchamp situé à quelques kilomètres de l'usine de Sochaux qui, après avoir subi dans un premier temps des baisses d'horaires pour «maintenir l'emploi», se retrouvent transférés à STPI.

PSA restant évidemment le maître du jeu, toutes ces créations de filiales visent d'abord à extorquer plus de bénéfices aux travailleurs et, accessoirement, à les diviser. Mais les travailleurs de la sous-traitance concourent eux aussi à produire des voitures et cela se voit; quand ils entrent en conflit pour défendre telle ou telle revendication, cela se répercute immédiatement sur la production.

Face à un patron qui fait ce qu'il peut pour diviser les travailleurs, la seule attitude possible pour les salariés de la sous-traitance et de Peugeot est de se regrouper et de créer les liens indispensables à la défense de leurs intérêts.