Logement : Des propositions qui ne sont pas à la hauteur16/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2011.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Des propositions qui ne sont pas à la hauteur

Pour ce qui est des promesses de Sarkozy en matière de logement, on peut se rapporter à ce que pratique actuellement son collègue Borloo au gouvernement. Ce dernier se félicite de la centaine de milliers de logements qu'il appelle «sociaux» construits en 2006 et en annonce 120 000 par an à partir de cette année. Sarkozy-candidat ne promet pas mieux. Mais de son côté, dans son discours de Villepinte, Ségolène Royal n'a promis, elle aussi, que la construction de 120000 logements sociaux par an, ajoutant seulement qu'elle compte faire respecter la loi des 20% de logements sociaux par commune urbaine.

120 000 logements sociaux, c'est notoirement insuffisant alors que les demandeurs en attente d'un logement social sont au nombre d'environ 1,3 million. Dans le passé, en 1972 par exemple, 214 000 logements sociaux furent mis en chantier et en 1973 encore, près de 167 000 furent construits. Cela est certes resté exceptionnel, mais pourquoi ne serait-on pas capable de refaire aujourd'hui ce qui s'est fait ces années-là? Les techniques de construction ont été améliorées, la préfabrication, l'industrialisation permettent de construire rapidement des logements de qualité correcte et en grand nombre, comme l'exige la situation de crise. Les terrains existent dans les villes ou à leur périphérie. Les friches industrielles de la SNCF par exemple ne manquent pas; les bâtiments publics abandonnés non plus.

Mais ni Sarkozy ni Royal ne posent le problème du logement en terme d'urgence. Royal propose «la création d'un service public de la caution permettant d'assurer les impayés de loyer et d'éviter les expulsions», mesure qui, si elle était vraiment mise sur pied, rendrait certainement service à des locataires en difficulté, mais qui ne répond pas à la nécessité de loger ceux qui ne le sont pas ou le sont très mal. Et lorsqu'elle propose «la mise en location des nombreux logements vacants spéculatifs», qu'est-ce que cela signifie? «La surtaxe des logements inoccupés depuis plus de deux ans» dont elle assortit sa mesure n'est pas une nouveauté. C'était une disposition prise lorsque Jean-Claude Gayssot occupait, en 1999, le ministère du Logement, dans le cadre de la «loi relative à la lutte contre les exclusions». Mais cette disposition est restée à peu près lettre morte devant la mauvaise volonté des propriétaires à faire ce qu'il fallait pour remettre en location les logements vacants.

Force est donc de constater que les propositions formulées tant par Sarkozy que par Royal pour le logement sont loin d'être à la hauteur de l'urgence de la situation. Et ce ne sont pas les possibilités matérielles, concrètes, de remédier à la crise du logement qui manquent, mais bien la volonté politique de les mettre en oeuvre.

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