Vendredi 9 février, une vingtaine de postiers de Paris XI ont accompagné à son conseil de discipline l'un d'entre eux, que la direction menaçait d'un an de suspension, en l'accusant d'un manquement grave au règlement et de déclarations mensongères.

Que s'était-il passé? En octobre dernier, notre camarade, qui travaille à la brigade de tri, était chargé de la livraison des sacs d'instances (lettres recommandées pouvant contenir des chéquiers et des cartes bleues) dans les guichets du XIearrondissement. Un sac a été perdu et notre jeune collègue, aussitôt soupçonné de vol par la direction, a été suspendu dès le mois de novembre et convoqué à la police.

Dans le bureau, l'indignation était générale: tous les postiers savent qu'avec les différentes restructurations, la désorganisation est totale. Cela n'étonnait personne qu'un sac ait été perdu, car la direction est plus soucieuse de faire des économies que de sécuriser le courrier.

Une pétition soutenant notre camarade a donc été massivement signée, y compris par les chefs d'équipe. Lorsque la sanction encourue a été connue, un rassemblement a eu lieu pour demander des comptes à la direction et l'avertir que nous ne laisserions pas l'un d'entre nous devenir le bouc émissaire d'une désorganisation dont La Poste est responsable à 100%. La grande majorité des postiers étaient présents et le directeur était tout à coup nettement moins sûr de lui!

Cette mobilisation, jusqu'au jour du conseil de discipline, a permis de faire baisser la sanction d'un an, requise par La Poste, à trois mois dont un avec sursis. C'est encore trop, bien entendu, d'autant que, lors du conseil de discipline, la direction a reconnu implicitement ses responsabilités. Elle condamne donc notre camarade à payer à sa place, car les chéquiers et cartes bleues perdus ne sont pas la meilleure des publicités pour elle auprès des usagers.

Après ce soutien à notre camarade, nous comptons bien l'aider aussi à faire face à ces deux mois sans salaire.