EDF et GDF - La fin des agences : Un recul pour les salariés et les usagers16/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2011.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF et GDF - La fin des agences : Un recul pour les salariés et les usagers

Commencée en 2000 au niveau européen, l'ouverture du marché de l'électricité et du gaz devrait s'achever en France en juillet 2007 avec l'ouverture aux particuliers et des conséquences directes pour les usagers.

Les agences EDF-GDF ont été jusqu'à fin 2006 les structures où était assuré leur accueil physique et téléphonique. En cas de déménagement, de travaux, de problèmes de facturation... l'usager s'adressait à l'agence. Les salariés qui y travaillaient s'occupaient aussi bien de l'électricité que du gaz et assuraient l'accueil, la gestion des contrats et les petites opérations techniques (mise en service, pose des compteurs...). Les relations étroites entre les agents facilitaient le suivi des demandes des abonnés. Il suffisait d'un simple coup de fil pour répondre à une urgence.

En agence, il était fréquent qu'un usager, menacé de coupure pour non-paiement, vienne payer en liquide. L'agent d'accueil appelait alors les collègues du technique pour stopper la coupure en cours, sans autre formalité.

L'ouverture du marché à la concurrence éclate complètement ces structures.

D'une part EDF et GDF se séparent et deviennent concurrents: EDF vend aussi du gaz et GDF vend de l'électricité. D'autre part, au sein même de ces entreprises, les services commerciaux et techniques se séparent pour devenir des entreprises différentes, comme c'est déjà le cas pour le transport haute tension de l'électricité et par gazoducs pour le gaz.

C'en est donc fini des agences communes EDF-GDF. Les usagers, devenus des «clients», reçoivent deux factures séparées pour le gaz et l'électricité. Tout le monde sait que les boutiques qui assurent encore l'accueil devraient disparaître après la période électorale. L'accueil téléphonique via des centres d'appels (certains étant sous-traités) est aujourd'hui privilégié. Tout devient plus compliqué, et souvent plus coûteux.

Les abonnés menacés de coupure pour non-paiement ne peuvent plus payer en liquide dans les boutiques, ils doivent passer par La Poste. Il n'y a plus moyen d'arrêter une coupure qui a été lancée puisque les agents commerciaux et techniques sont désormais séparés. Non seulement les usagers concernés seront privés d'électricité pendant plus longtemps mais en plus ils devront payer des frais de coupure et de rétablissement, alors qu'ils sont souvent déjà démunis!

Enfin, au sein de l'entreprise, l'éclatement des services et des outils informatiques (qui étaient jusque-là communs à EDF et GDF, ainsi qu'aux agents commercialisateurs et techniques) entraîne une forte dégradation des conditions de travail (en particulier avec la création des centres d'appels téléphoniques) et une énorme pagaille qui n'émeut absolument pas la direction.

Ça doit être ça, la «modernisation»!

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