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Leur société
Ségolène Royal et ses débats participatifs : On attend toujours le bilan du passé
Ségolène Royal ne dévoilera son programme politique que le 11 février. D'ici là, comme depuis des mois, elle dit vouloir écouter les propositions qui sont faites lors des «débats participatifs» et s'en servir pour élaborer les siennes.
Il faut donc croire que Ségolène Royal, candidate d'un parti qui a gouverné le pays des années durant, ne sait pas encore vraiment comment elle gouvernera. Elle a pourtant été elle-même ministre plusieurs fois, et sans discontinuer de 1997 à 2002...
Or, depuis cinq ans qu'ils sont dans l'opposition, les responsables socialistes ont maintes fois parlé de «tirer le bilan» de ce gouvernement Jospin de 1997 à 2002 et du fait qu'il s'est terminé par une déroute électorale et l'élimination de Jospin à l'élection présidentielle du 21 avril 2002. Mais ce bilan, le PS ne l'a jamais tiré.
Les dirigeants socialistes et leur candidate affirment tous les jours ne pas vouloir «revoir le 21avril», mais ils n'ont toujours pas expliqué comment cela avait pu se produire. Or, si LePen est passé devant Jospin ce jour-là, ce n'était pas dû à une progression de l'extrême droite, mais au fait que le candidat du PS avait perdu 2,5 millions de voix par rapport au scrutin précédent. Et ce recul électoral était en grande partie dû à la déception des électeurs à l'égard de la politique menée par le gouvernement de la «gauche plurielle».
Non seulement Jospin et ses ministres n'étaient pas revenus sur les mesures réactionnaires prises par le gouvernement précédent, celui de Balladur, mais ils avaient porté de nouveaux coups aux travailleurs et fait de nouveaux cadeaux au patronat.
Aujourd'hui, le PS et Royal ne veulent toujours pas faire le bilan de cette politique et ne l'ont jamais remise en cause. Ils n'ont jamais émis le moindre doute sur les privatisations effectuées par ce gouvernement, les licenciements massifs qu'il a laissé faire, les baisses d'impôts pour les entreprises, les hausses de cotisations pour les salariés, etc.
Cinq ans après, ceux qui voudraient voir le Parti Socialiste et sa candidate faire sérieusement le bilan de leur politique passée devront donc apparemment encore patienter. Dans ces conditions, les «débats participatifs» apparaissent plutôt comme la façon Royal de noyer le poisson.