Dans la semaine du 22 au 28 janvier, une partie des villages du Limousin, surtout dans le département de la Creuse, sont restés coupés du monde, sans électricité, sans chauffage, sans téléphone, sans routes praticables pendant plusieurs jours, parfois une semaine.

Certes, les chutes de neige du mardi 23 ont été importantes mais elles ont surtout révélé le manque de moyens de services publics tels que l'EDF ou la DDE. Un grand nombre de petites succursales d'EDF comme celle d'Aubusson ont été fermées et il a fallu faire appel à des agents d'autres départements; ce qui a pris du temps.

Les nombreuses chutes d'arbres sur les lignes électriques et téléphoniques (toujours pas enfouies malgré les engagements de l'après-tempête de 1999!) et sur les voies SNCF, seraient paraît-il dues «au poids exceptionnel d'une neige très particulière». En réalité, ni la DDE, ni l'EDF, ni la SNCF ne procèdent plus à l'entretien et à l'élagage des arbres à proximité des routes ou des lignes, et c'est là la vraie raison!

Les syndicats CGT d'EDF et de la DDE ont fait savoir par voie de presse que, ne disposant pas des mêmes moyens qu'ils avaient encore en 1999 lors de la grande tempête, et malgré de moindres dégâts, les agents n'avaient pas pu être aussi efficaces qu'à l'époque.

De nombreuses maisons de retraite ne disposant toujours pas de groupes électrogènes n'avaient plus ni électricité ni chauffage. Les hôpitaux de la région, notamment celui de Guéret, n'ayant pas assez de lits pour les accueillir, les personnes âgées ont dû rester dans des conditions épouvantables au sein de leurs établissements.

Il a fallu que le maire de la petite commune d'Auriat fasse un scandale et menace de démissionner pour voir les groupes électrogènes, qu'il avait demandés à la préfecture, arriver... Ils étaient précédés d'un hélicoptère spécialement affrété pour le délégué général de la préfecture de la Creuse et le président du Conseil général, venus tous deux pour le calmer!

Le démantèlement systématique des services publics amène à des situations incroyables qui au XXIe siècle pourraient sinon être évitées, du moins être affrontées bien plus rapidement.