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- Lutte ouvrière n°2010
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Leur société
Les heures supplémentaires, une arme contre les travailleurs
Le patronat n'a pas attendu Sarkozy pour, simultanément, réduire le pouvoir d'achat des salariés et faire travailler plus par l'augmentation des cadences, le non-remplacement des salariés partis en retraite, la diminution des temps de pause, l'utilisation jour et nuit des machines, même si cela entraîne des horaires aberrants.
Les patrons payent moins en utilisant la pression des chômeurs sur ceux qui sont encore au travail, en utilisant un chantage aussi vieux que le capitalisme : «Si tu n'acceptes pas ce travail, il y en a dix qui attendent à la porte pour prendre ta place». La multiplication des heures supplémentaires permet à terme aux patrons de réduire le pouvoir d'achat des salaires. Au nom de la liberté, Sarkozy introduit une division entre travailleurs: d'un côté, ceux qui refusent les heures supplémentaires et ont un salaire réduit qui permet de plus en plus difficilement de s'en sortir; de l'autre, ceux qui font les heures, se crèvent à la tâche; tandis que les enfants des uns et des autres subiraient encore plus longtemps le chômage, puisque les patrons ont d'autant moins besoin d'embaucher qu'ils utilisent les salariés en place pour faire le travail dont ils ont besoin.
Que les salaires soient insuffisants, même Sarkozy le reconnaît à sa manière. Mais pour parvenir à gagner plus, il faudra imposer l'augmentation des salaires et des retraites, afin que, dans le partage des richesses, la part qui revient aux travailleurs cesse d'être laminée par l'augmentation des profits.