Sarkozy continue sa campagne de charme en direction des milieux qui sont, dans leur majorité, peu favorables à son camp. Quelques jours avant son passage à TF1 le 5 février, c'était au tour des enseignants d'être l'objet de ses avances, au cours d'un meeting à Maisons-Alfort.

Le candidat de l'UMP prétend ne pas accepter qu'on en fasse les boucs émissaires «d'un désastre dont la politique est seule responsable». Il loue la «grande compétence» et le «dévouement admirable» de la plupart d'entre eux. Il admet que «leur pouvoir d'achat et leurs conditions de travail se sont dégradés».

«Qui mieux que l'instituteur, dit-il, peut choisir la bonne méthode pour apprendre à lire à l'enfant qu'il a en face de lui ? (...) On a laissé l'école aux gestionnaires, la pédagogie aux experts, les programmes aux spécialistes.» Conséquence, ajoute-t-il, «l'école ne corrige plus les inégalités, elle les aggrave».

On en vient à se demande si l'auteur de tels discours flatteurs à l'égard des enseignants et de si belles promesses pour l'avenir de l'école s'appelle bien Sarkozy. Mais non: ce Sarkozy-là est bien le même que celui qui a déjà un long passé de ministre dans deux gouvernements, celui de Raffarin et celui de Villepin, responsables de la dégradation de la situation de l'école publique et des enseignants. Il faut seulement croire que les périodes de campagne électorale favorisent, chez les ministres, les cas de dédoublement de la personnalité.