Volkswagen Bruxelles : Des syndicats conciliants avec la direction31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Volkswagen Bruxelles : Des syndicats conciliants avec la direction

Trois semaines après la reprise du travail chez Volkswagen à Bruxelles, rien n'est encore réglé pour les travailleurs de cette entreprise, menacés de suppressions d'emplois.

Les 900 prépensionnables sont toujours dans l'entreprise. Leurs conditions de départ ne sont ni sûres ni satisfaisantes. Le «pacte des générations» les oblige à passer par des «cellules de reclassement» et à accepter n'importe quel travail qui leur y serait proposé, sous peine de perdre leur prépension prévue à 80% de leur salaire.

Pour les 2200 salariés qui restent, les cadences s'accélèrent à nouveau, mais l'avenir reste toujours aussi brumeux. Plus de 100 ouvriers, ne croyant pas dans l'avenir de l'usine, se sont encore inscrits sur le registre des départs volontaires avec prime.

Depuis la reprise, de petits débrayages ont lieu tous les jours. Ici pour refuser la mutation de collègues, là pour refuser une accélération de cadence. Mais la majorité des délégués des trois syndicats font tout pour freiner une généralisation des débrayages.

Lors du Conseil d'entreprise du mercredi 24 janvier, la direction a laissé entendre qu'elle fermerait le registre des départs volontaires et qu'elle resterait inflexible sur les conditions de départ des prépensionnables. L'équipe du soir a alors débrayé et voté la grève en assemblée générale. C'était le premier vote à main levée depuis l'annonce des suppressions d'emplois en novembre dernier. Le lendemain matin, la contre-équipe a suivi et les travailleurs ont rappelé leur existence au Conseil d'entreprise en lui rendant une petite visite.

Le vendredi, jour chômé, les délégués se sont rendus au ministère de l'Emploi pour négocier en présence d'un «conciliateur». La grande majorité des délégués étant aussi pressés que la direction de faire cesser la grève, ils se sont satisfaits d'une répétition de la promesse -écrite cette fois, mais en quoi est-ce plus sûr? - de produire des voitures AudiA1 à partir de 2009, assortie du maintien de la possibilité de départ avec prime pendant la période intermédiaire.

Cet «accord» a été défendu lundi matin 29 janvier en assemblée par les syndicats, qui ont appelé à la reprise du travail. Le travail a repris, mais une forte minorité reste déterminée à offrir une résistance aux appétits de la direction. Lundi matin, les travailleurs ont aussi pu apprendre dans la presse néerlandophone que le délégué principal de la FGTB -celui qui les a appelés à rester chez eux et écouter les médias- a été présenté comme candidat aux élections législatives pour le Parti Socialiste Flamand. Un parti qui, selon son président, veut qu'il y ait à nouveau des ouvriers au Parlement... Mais des dirigeants syndicaux qui ne défendent plus les intérêts des travailleurs depuis des années pourraient-ils, s'ils sont élus, les défendre au gouvernement?

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