À partir du mardi 23 janvier, la verrerie de Cognac (Charente) a fait une semaine d'une grève presque unanime, avec barrage filtrant des camions. Ce mouvement est parti de la verrerie de Châlons-en-Champagne jeudi 18 janvier. Il touche aussi Saint-Romain, dans la Loire. Les travailleurs se sont opposés à une baisse de 53% de leur prime d'intéressement qui représentait jusqu'ici environ 2200 euros par an. Et cela alors que le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 12,5%, que le cours de l'action a bondi de 38% et que les dividendes ont progressé de 30%.

Alors les patrons ont prétexté des investissements et la hausse du pétrole pour tailler dans le vif.

Le mouvement de grève, mené par la CGT, a mis aussi en avant une augmentation des salaires de 150 euros.

Pour les patrons, plus il y a de profits, plus il faut diminuer la part des travailleurs. Mais parfois une goutte d'eau fait déborder le vase du mécontentement.

Le lundi 29janvier, la grève a été revotée en assemblée des grévistes. La direction n'est pas revenue sur la diminution de l'intéressement, mais a fait de nouvelles propositions: elle a concédé une augmentation d'environ 80euros brut pour les salaires, assortie d'une «prime de dialogue social» de 300euros, en cas de reprise du travail. Le mardi matin, l'assemblée des grévistes s'est prononcée pour la fin du mouvement.

Les patrons ne sont pas revenus sur la baisse de la prime d'intéressement. Mais les 80euros d'augmentation sur le fixe du salaire sont d'autant plus appréciables que la dernière augmentation salariale importante remonte à... 1990. C'est donc satisfaits d'avoir riposté et en considérant que l'augmentation du salaire est une victoire, que les travailleurs de Cognac ont voté la reprise.