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Leur société
Région Lorraine : De la droite à la gauche, continuité pour les aides aux entreprises
«Il y a des aides à certains grands groupes qu'on pourrait supprimer», a convenu François Hollande dans l'émission À vous de juger, jeudi 25 janvier, où était présente notre camarade Arlette Laguiller. Ça, c'est pour la télé! Dans la réalité, les régions gérées par la gauche jouent une tout autre partition.
Les modalités de l'octroi des aides aux entreprises viennent d'être actualisées par la Région Lorraine, aujourd'hui dirigée par Jean-Pierre Masseret, un proche de Ségolène Royal. Ainsi, la version 2007 de l'aide aux «grands projets», c'est-à-dire ceux qui concernent des investissements de plus de 6millions d'euros ou la création de quarante emplois, rend celle-ci encore plus facile et avantageuse pour les patrons.
Avant, il fallait créer quarante emplois pour en bénéficier, maintenant, il suffit de vouloir les «conforter». Nuance importante! Désormais, les patrons n'auront qu'à dire que, sans aide, ils liquideront les emplois, pour que la Région sorte le chéquier.
Avant, le montant de l'aide était de 10% de l'investissement ou 10000 euros par emploi créé. C'est toujours le cas mais, en plus, les patrons pourront choisir de bénéficier d'une avance de la Région remboursable sur cinq ans et sans intérêts. Sympa, non?
Autre extension: jusqu'à présent, l'investissement devait concerner l'immobilier d'entreprise, maintenant même le matériel peut bénéficier de cette aide.
Les engagements des patrons pour toucher cette subvention sont minimums. Hormis l'apposition d'un panneau publicitaire vantant l'action régionale avec son logo, l'entreprise doit s'engager «à maintenir son activité en Lorraine pour une durée au moins équivalente à la durée de l'investissement aidé.» Si ce n'est pas le cas, la Région ne demandera pas le remboursement total de l'aide, mais seulement une partie, tenant compte de l'amortissement de l'investissement.
Cette aide aux grands projets n'est qu'un exemple de la multitude des aides que les Régions accordent aux entreprises privées. Force est de constater qu'il n'y a aucun changement avec l'époque où le président de Région était Gérard Longuet, aujourd'hui conseiller politique de Sarkozy. Le candidat de l'UMP n'a pas de mots assez forts pour dénoncer l'assistanat. Envers les travailleurs ou les pauvres, pas envers les entreprises et le patronat, qui sont infiniment plus assistés, à un niveau bien supérieur, alors qu'ils n'en ont nul besoin.