PSA Peugeot Citroën – Sochaux (Doubs) : La direction prend les travailleurs pour des pions31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën – Sochaux (Doubs) : La direction prend les travailleurs pour des pions

À 22heures le 23 janvier, la direction de l'usine PSA de Sochaux décidait que l'équipe de production du matin ne travaillerait pas le lendemain matin 24 janvier. Puis, c'est dans la matinée du 24 qu'elle décidait que celle de l'après-midi ne travaillerait pas non plus, à l'exception du secteur de fabrication de Mécanique.

Le patron a justifié sa décision en mettant en avant un problème d'approvisionnement lié au blocage des camions sur l'autoroute A5 à cause du gel. Mais en réalité c'est son organisation du travail «en flux tendu» et «stock zéro» qui est directement en cause puisque les stocks de pièces ne sont plus dans les magasins des usines mais en permanence sur les routes!

La décision pour le moins tardive du patron a eu pour conséquence que les 2300 ouvriers de l'équipe du matin, faute d'être prévenus à temps, ont soit attendu par -9 degrés les cars de l'usine pour rien, soit pris leur voiture, non sans risques vu que bien des routes n'avaient pas été salées, pour s'entendre dire de faire demi-tour une fois arrivés!

Les consignes du patron passées aux compagnies de bus de l'usine ont eu pour effet de générer une incompréhension telle que le matin du 24 des bus ont emmené à l'usine des ouvriers qui ne devaient pas travailler et laissé sur le bord de la route une partie de ceux du seul secteur de fabrication de Mécanique, dont la journée de travail n'avait pas été annulée!

La direction n'a pas hésité à faire téléphoner, par sa maîtrise, au domicile des ouvriers de Mécanique qui ne pouvaient, faute de transports ou de voiture, se rendre à l'usine, pour leur proposer de venir les chercher... en taxi! Certains n'ont jamais vu le taxi arriver, d'autres ont refusé en demandant si la nuit d'hôtel et le petit-déjeuner étaient prévus en cas de problème pour rentrer le soir.

Dans la presse locale du 25 janvier, le patron annonce qu'il prévoit en tout et pour tout 10 euros pour compenser sa décision tardive et... de faire récupérer par un samedi travaillé les 1000 voitures qui n'ont pas été fabriquées, alors que son organisation du travail en est la cause. Mais le mécontentement des ouvriers est tel qu'il n'est pas dit que leur colère attendra le dégel!

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