Meeting de Sarkozy : Travailler plus... Quel choix?31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Meeting de Sarkozy : Travailler plus... Quel choix?

«Celui qui veut travailler plus doit pouvoir le faire», déclarait Sarkozy lors de son meeting à Saint-Quentin.

Dans la région, travailler tout court, bien des travailleurs au chômage le voudraient, mais trouver un emploi est un véritable parcours du combattant.

À Saint-Quentin, l'enseigne Boulanger qui s'installe cherche à embaucher trente à quarante salariés dont la majorité seraient en contrat à durée déterminée. Quatre cents personnes se sont présentées en quatre jours.

Quant aux 360 postes qui seront directement employés par Pierre &Vacances au Center Parc de l'Ailette, qui doit ouvrir dans quelques mois près de Laon, ils suscitent des milliers de candidatures. Ceux qui organisent ce recrutement se félicitent de ces chiffres importants alors qu'ils ne font que souligner le grand nombre de chômeurs ou de travailleurs intérimaires ou autres précaires qui cherchent un emploi.

Le résultat, c'est que les patrons en profitent pour augmenter leurs exigences. Il faut, pour les uns, être bilingue, pour les autres avoir de l'expérience, le bon âge, le bon diplôme, en plus de la disponibilité à toute heure...

Mais pour ceux qui ont un travail aussi, l'avenir est incertain, car les plans de licenciements se succèdent dans la région depuis plusieurs années.

À quelques kilomètres de Saint-Quentin, à Vaux-Andigny, le groupe Zehnder Group vient d'annoncer que, sur les 119suppressions de postes prévues, il y aurait 41licenciements secs. À Saint-Quentin, des travailleurs dont l'entreprise, TASQ, a été liquidée fin octobre 2006 occupent leur usine, espérant pouvoir former une coopérative ou trouver un repreneur.

Dans l'ensemble du département, d'autres entreprises sont encore touchées! Quasiment toutes appartiennent ou appartenaient à des groupes internationaux qui font des bénéfices. Elles sont l'illustration de cette dictature qu'exercent les patrons sur la société, se moquant des conséquences de leur politique sur la vie des travailleurs.

Enfin, on peut vérifier concrètement que le slogan «travailler plus pour gagner plus» est non seulement choquant au vu des chiffres importants du chômage, mais en plus mensonger, car en aucun cas les horaires ne dépendent du choix des travailleurs.

La direction de l'entreprise La Couronne, à Saint-Quentin, cherche à imposer par un chantage sur les licenciements le passage des 35heures aux 37heures sans rémunération supplémentaire, comme cela a déjà été le cas dans plusieurs entreprises. Ce serait travailler plus sans gagner plus!

À l'entreprise Borgers, un équipementier automobile, les travailleurs ont repris début janvier après une période de chômage technique. C'était travailler moins et gagner moins!

Enfin, de nombreux chômeurs, en particulier des femmes, se sont vu proposer des contrats «Avenir», soit 26heures de travail par semaine pour un peu plus de 700euros.

Derrière les discours politiciens, voilà la réalité pour les travailleurs.

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