Licenciements : Empêcher les patrons de nuire31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements : Empêcher les patrons de nuire

La presse était remplie dernièrement des polémiques autour de la réalité des chiffres officiels du chômage. Mais les travailleurs n'ont pas besoin de ces chiffres pour savoir que la situation de l'emploi s'aggrave. Tous se sentent menacés par le chômage, car les licenciements continuent de plus belle.

Les grosses entreprises, les plus riches, celles qui ont le plus de moyens de préserver les emplois, en annoncent régulièrement. Vendredi 26 janvier encore, le groupe Nestlé annonçait la suppression de 350 emplois sur les 1800 de son siège social, situé à Noisiel, en région parisienne. Pourquoi ces licenciements? Pour s'adapter aux évolutions du marché, dit la direction. C'est avec un argument semblable que l'usine Nestlé de Saint-Memet, près de Marseille avait été fermée purement et simplement.

Bien entendu, les patrons, aidés par bon nombre d'économistes défenseurs du capitalisme, cherchent à faire croire à ceux qui se retrouvent sur le carreau qu'il n'y a pas d'autre solution. Tout cela serait une sorte de fatalité économique, la faute à personne, comme on dit, surtout pas au patron bien entendu.

Qu'il s'agisse de licenciements «secs» ou de départs prétendument volontaires, de fermeture d'usine, ou de délocalisation, si les actionnaires prennent ces décisions, c'est pour baisser leurs «coûts de production», et ainsi augmenter leurs profits.

Mais ces «coûts de production», ce sont des hommes et des femmes qui se retrouvent sans rien pour vivre simplement parce que les actionnaires, dans un conseil d'administration, l'ont décidé.

Les patrons ont les mains libres pour faire payer leurs choix non seulement aux salariés jetés à la rue, mais à l'ensemble de la collectivité. Le groupe qui contrôle les collants Well appartient à une filiale financière de la Banque Populaire et des Caisses d'Épargne et aurait largement de quoi maintenir les emplois des salariés de son usine du Vigan. Mais la direction pense plus profitable pour la société de licencier 300 personnes dans une ville où le taux de chômage est déjà de 17%. Les actionnaires de Well, comme ceux de Nestlé, ou de Yoplait ou de n'importe lequel des groupes qui licencient actuellement savent qu'ils n'auront pas à payer pour réparer les dégâts sociaux engendrés par leurs décisions; ils n'auront pas même à rembourser les communes pour les routes ou les ponts construits pour l'usine, ni l'État, la Région, ou l'Union européenne pour les subventions versées.

Dans cette société, ce sont ceux qui produisent les richesses, ceux qui permettent à quelques actionnaires de s'enrichir qui paient seuls les pots cassés. C'est cela qu'il faut arrêter. C'est d'abord le droit des patrons de licencier qu'il faut interdire.

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