Chômage : Ce que cachent les chiffres31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Ce que cachent les chiffres

Villepin s'est félicité des chiffres du chômage. Selon les chiffres que vient de publier l'ANPE, le nombre de demandeurs d'emploi aurait reculé au total de 231000 en 2006, ce qui ramènerait le taux de chômage à 8,6% de la population active.

Ces chiffres officiels sont pourtant contestables et contestés car ils ne prennent en compte qu'une partie des chômeurs, nombreux étant ceux qui ont été artificiellement sortis des fichiers.

En fait, les statistiques du chômage, établies par l' Agence nationale pour l'emploi, classent les chômeurs en quatre catégories. La première, la plus souvent citée, ne recense que les personnes immédiatement disponibles qui recherchent un emploi à plein temps, en CDI, et qui n'ont pas travaillé plus de 78 heures le mois précédent. Il y aurait actuellement 2092000 personnes dans cette catégorie. Mais il y a aussi ceux qui recherchent un temps partiel, ou un CDD, ou qui ne sont pas disponibles avant la fin d'un stage... Leur nombre est en augmentation très rapide. Si bien qu'au total, il y a 4,5 millions d'inscrits à l'ANPE.

Mais ces chiffres ne traduisent qu'une partie de la réalité. Les tracasseries administratives finissent par dissuader certains chômeurs de s'inscrire à l'ANPE. Un chômeur qui n'a plus droit aux allocations, et qui ne compte pas sur l'ANPE pour trouver du travail, n'est pas comptabilisé. De plus, l'ANPE radie régulièrement des milliers d'inscrits s'ils n'ont pas donné signe de vie pendant plus d'un mois. Ces personnes ont parfois retrouvé du travail, mais le plus souvent ce n'est pas le cas. En tout cas les «radiations administratives» de l'ANPE ont battu tous les records en 2006 avec une hausse de 39% par rapport à 2003-2004, alors que les créations d'emplois n'ont pas suivi...

Elections obligent, Villepin et son gouvernement veulent faire croire au succès de leur politique, mais le chômage reste une réalité pour des millions de travailleurs.

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