8 février : Les travailleurs du public en grève31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

8 février : Les travailleurs du public en grève

Un appel à une journée de grève et de manifestations a été lancé, pour le jeudi 8 février, aux cinq millions de travailleurs de la fonction publique, par les syndicats CGT, FO, UNSA, SUD-Solidaires ainsi que FSU et SGEN-CFDT dans l'Éducation nationale.

Les raisons du mécontentement évoquées par les syndicats sont celles de l'ensemble des salariés: les salaires bloqués face à la hausse du coût de la vie, les suppressions de postes et leurs conséquences -dégradation des conditions de travail d'un côté, précarisation d'une partie des emplois de l'autre.

Le pouvoir d'achat des agents de l'État, employés, ouvriers, travailleurs des hôpitaux, des écoles, collèges et lycées, a chuté en sept ans de plus de 7%, comparaison faite entre l'augmentation des prix et celle de la valeur du point d'indice, qui sert à calculer leur salaire. Et les rares augmentations individuelles que les ministères mettent en avant pour tenter de minimiser la perte de pouvoir d'achat sont loin de compenser, même pour ceux qui en ont bénéficié. Le ministre de la Fonction publique n'a, pour 2006, lâché qu'une augmentation minime de 0,5% en juillet, complétée en février... 2007 par 0,8%, en guise de rattrapage. À ce compte-là, combien d'années va-t-il falloir pour rattraper le manque à gagner depuis vingt-cinq ans que les salaires, dans le public comme dans le privé, sont bloqués?

Et quand le gouvernement ou Sarkozy-le-candidat promettent «moins de fonctionnaires mais mieux payés», personne ne peut être dupe. Quand Sarkozy affirme son «objectif de ne pas remplacer le départ à la retraite d'un fonctionnaire sur deux», là, oui, on peut croire que c'est son intention. C'est d'ailleurs déjà la politique mise en place, depuis des années, dans tous les services publics, et que de Robien, à l'Éducation nationale, vient d'illustrer en annonçant la suppression de plus de 5000 emplois.

Mais qui peut les suivre, ces représentants -chèrement- appointés des intérêts des multinationales et des banques, lorsqu'ils affirment qu'il y a trop de personnel dans les hôpitaux, trop d'instituteurs, de personnels des écoles, trop de professeurs de français ou d'anglais, trop d'employés dans les services publics? Quand les travailleurs du public sont attaqués, c'est aussi l'ensemble du monde du travail, les usagers de ces services, qu'on agresse.

Pour les travailleurs appelés à faire grève et à manifester, le 8 février sera une occasion de se faire entendre. Ce doit être aussi une façon de rappeler que leurs exigences, rattrapage des salaires, emplois, sont aussi à l'ordre du jour dans chaque usine, chaque grande surface, chaque entrepôt, chaque bureau, chaque compagnie de transport.

Partager