Meetings avec Arlette Laguiller à Aix-en-Provence et à Chartres24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Meetings avec Arlette Laguiller à Aix-en-Provence et à Chartres

C'est devant plus de 300 personnes qu'Arlette Laguiller a pris la parole à Aix-en-Provence. Son intervention fut suivie d'un débat amorcé par Tibo, un représentant des Enfants de Don Quichotte qui campent encore en plein centre d'Aix. La Mairie, qui avait demandé leur expulsion, venant d'être déboutée, Tibo demanda ce que proposait Arlette pour venir à bout de cette misère. Notre camarade rappela qu'en 1954, au moment de la campagne de l'abbé Pierre, il y avait beaucoup de gens à la rue et que 53 ans après, cela continue. Car c'est en produisant de la misère que fonctionne cette société. Et d'affirmer que l'État devrait prendre directement en charge la construction de logements au lieu de subventionner les Bouygues et Cie, le logement devant être considéré comme un service public.

À la sortie, des jeunes lycéens, étudiants et travailleurs continuaient le meeting en discutant avec les militants de Lutte Ouvrière.

Le meeting d'Aix-en-Provence avait été précédé d'une rencontre d'Arlette Laguiller avec les travailleurs de la zone industrielle du Trébon à Arles. Pendant plus d'une heure et demie la discussion porta sur les délocalisations et les fermetures d'entreprises, comme celle de Lustucru, la sécurité des malades et du personnel soignant aux urgences de l'hôpital, la participation ou la non-participation aux «collectifs antilibéraux», Mai 68, la lutte pour unir le public et le privé.

Un débat chaleureux dont tous les participants étaient satisfaits.

Correspondant LO

À Chartres

À Chartres, le 19 janvier, c'est une salle comble et enthousiaste, remplie de lycéens, de salariés du privé et du public, de retraités qui a accueilli Arlette Laguiller.

Prenant tout d'abord la parole, un instituteur chartrain a dénoncé la catastrophe sociale que représentent les licenciements en cours dans de nombreuses entreprises à Chartres, à Châteaudun ou à Dreux, dont un quartier comme le Prod'homme compte 65% de érémistes. Puis, pour illustrer la mentalité de certains patrons, il a cité celui du laboratoire Novo Nordisk qui a écrit aux travailleurs de l'entreprise: «En tant qu'employés, vous ne pouvez pas dire que vous êtes sous-payés. Mais si vous êtes uniquement parmi nous en raison du salaire, nous nous permettrons de vous recommander de trouver un autre emploi dans lequel vous trouverez plus d'inspiration»! Comme quoi on peut fabriquer des produits du XXI e siècle et avoir une mentalité d'un autre âge!

Arlette Laguiller a dénoncé la politique du gouvernement, mais elle a rappelé: «Il ne suffit pas de chasser les hommes de droite de la présidence de la République ou du gouvernement pour que la politique de droite en soit chassée pour autant (...) pour la bonne raison que c'est la politique exigée par le grand patronat.» Sous les applaudissements, elle a conclu: «Il faut que le score de l'extrême gauche contestataire montre, à la nouvelle équipe qui viendra au pouvoir comme au patronat, qu'à force de continuer la politique qui est menée depuis si longtemps, ils mettront le feu à la plaine.»

La parole a ensuite été à la salle. Un intervenant, relevant la proposition de régulariser les sans-papiers, a demandé ce qu'il faudrait faire face à une éventuelle immigration massive; Arlette Laguiller a rappelé que tous ceux qui cherchent du travail en France font partie de la classe ouvrière de ce pays. Les accueillir est une exigence simplement humaine et que ce qu'on appelle la classe ouvrière «française» s'est constituée, au fil des siècles -avec l'apport de multiples vagues d'immigrés.

Le chant de l'Internationale qui a clos ce meeting était une bonne conclusion sur ce sujet.

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