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Leur société
Les dernières propositions de Sarkozy : Toujours plus au service des riches
Interrogé par le journal Le Monde, daté du 23 janvier, Sarkozy a renouvelé son credo antérieur en faveur des plus riches.
«Il faut que les Français en aient pour leur argent», a-t-il tenu à asséner. Mais de quels «Français» s'agit-il? «Si on réduit de 4 points les prélèvements obligatoires, on rend 68 milliards d'euros aux Français», a-t-il ajouté. «Les prélèvements obligatoires», c'est une formule volontairement ambiguë, qui fait semblant de placer sur le même plan les cotisations sociales patronales et celles des salariés, les impôts des entreprises et des classes riches sur le même terrain que ceux des plus pauvres. Or c'est une escroquerie. Les baisses d'impôts, de «prélèvements obligatoires», que Sarkozy vise, ce sont les baisses d'impôts sur les bénéfices des sociétés, les baisses de taxe professionnelle payée par les seuls employeurs (alors que les impôts locaux payés par la population ne cessent d'augmenter lourdement). Il s'agit encore des baisses des tranches supérieures d'imposition. qui vont permettre aux plus riches de récupérer chacun des dizaines de milliers d'euros. Quant aux baisses de cotisations sociales, ce n'est absolument pas celles des salariés, des retraités et des chômeurs dont il s'agit, mais des seules cotisations patronales, qui fondent comme neige au soleil. Alors, quand Sarkozy rajoute qu'il veut rendre «4900 euros par foyer, si l'on tient compte de la France qui travaille», il ne s'adresse qu'à ces catégories les plus privilégiées, et qui ont la particularité de vivre du travail... des autres. C'est à eux et à eux seuls que sont destinés ces 68 milliards, qui vont être payés en mettant à mal les services publics, comme le préconise Sarkozy.
D'ailleurs, celui-ci précise fièrement ses objectifs: «C'est créer une nouvelle génération de capitalistes familiaux», libérée du poids des impôts et des droits de succession, qu'il entend faire quasiment disparaître. Quant à l'impôt sur la fortune, l'ISF, il vient d'annoncer qu'il proposait d'en déduire tous les placements en actions que voudraient bien faire ceux qui devraient y être assujettis. Ce qui revient à vider l'ISF de toute réalité: payer l'impôt ou alors acheter des actions, que croyez-vous que fera le bourgeois concerné?
À l'opposé, la réponse de Sarkozy à ceux qui, usés au travail, aspirent à partir à la retraite, est: «La retraite, ce n'est pas un problème d'épargne, mais de travail. Si cela vous intéresse de travailler jusqu'à 70 ans... c'est votre droit.» Il a ajouté: «Nous ne voulons pas consacrer 5 milliards aux préretraites». Le fait qu'il y ait plus d'un million de salariés de plus de 50 ans qui soient officiellement au chômage, que des millions d'autres soient totalement diminués par des dizaines d'années de cadences infernales, il s'en moque. Sa «solution»: qu'ils crèvent au travail, ou qu'ils crèvent économiquement au chômage.
Ses ennemis, ce sont les travailleurs qui revendiquent, qui osent réclamer des augmentations de salaire, car pour lui les augmentations de salaire doivent être conditionnés «à l'augmentation de la quantité de travail». Et si jamais les travailleurs voulaient se défendre, voilà ce que leur déclare Sarkozy: «Je crois au droit de grève individuel, pas à la prise d'otage.» Voilà donc les grévistes et les contestataires sociaux, ceux qui refusent la dictature patronale, ramenés maintenant au rang de terroristes.
Décidément, Sarkozy peaufine vraiment son image de prétendant à être le président de tous les Français... qui ont du fric.