Le gouvernement au patronatde l’automobile : «Licenciez, on paiera la note »24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le gouvernement au patronatde l’automobile : «Licenciez, on paiera la note »

Les patrons de l'automobile, comme les équipementiers, sont assurés du soutien du gouvernement, qui mobilise déjà les fonds publics pour leur permettre de licencier plus facilement sous prétexte de mondialisation. En effet le gouvernement vient de demander à l'Union européenne que les patrons puissent bénéficier du «fonds d'ajustement à la mondialisation», doté de 500 millions d'euros. Créé en 2005, il vise à financer la reconversion des salariés licenciés quand il y a plus de mille licenciements dans une entreprise ou dans un secteur économique d'une région précise. L'aide européenne permet de couvrir jusqu'à 50% du coût des mesures de reconversion, l'autre moitié étant financée par l'État.

Que des groupes mondiaux comme PSA, Renault-Nissan, Faurecia et d'autres expliquent qu'ils licencient à cause de la mondialisation ne manque pas de sel! Bien sûr, pour la mise en scène, tous les commentateurs pleurnichent sur le sort des constructeurs automobiles français. Mais il n'y a vraiment pas de quoi sortir son mouchoir: la baisse des ventes de PSA a été très faible en 2006, 0,7% exactement au niveau mondial. Sans oublier qu'elles ont augmenté de 65% ces dix dernières années, passant de 2 millions de véhicules à 3,3 millions. Preuve que les actionnaires ne sont pas inquiets pour leurs profits futurs, les actions Peugeot ont démarré l'année en trombe, plus 8,76% rien que la première semaine de janvier. Quant à Renault, dont les ventes seraient paraît-il en forte baisse, cela n'a pas empêché le cours des actions de grimper de près de 32% l'an dernier à la Bourse.

La mondialisation sert de prétexte pour justifier des suppressions d'emplois qui n'ont d'autre raison que la volonté d'augmenter encore les bénéfices. Les profits records de ces dix dernières années doivent servir à maintenir l'emploi et les salaires. Les fonds publics doivent servir, eux, à financer des écoles, des hôpitaux, pas des actionnaires qui ne savent plus quoi faire de leur argent.

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