La Poste rue du Louvre – Paris : Non aux suppressions l’emplois24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste rue du Louvre – Paris : Non aux suppressions l’emplois

À la poste de la rue du Louvre, la direction vient d'annoncer la fermeture dans deux ans du centre de tri, qui emploie 600 personnes. Pour l'instant elle est muette sur l'avenir des postiers qui y travaillent. Elle demande à chacun ses voeux, sans s'engager à quoi que ce soit. C'est le début d'un processus que connaissent bien tous ceux qui sont arrivés au Louvre après la fermeture de leur ancien centre de tri. Il y aura ensuite les entretiens individuels avec des conseillers mobilité, qui feront pression pour que nous acceptions une mutation là où La Poste aura des trous à boucher, parfois loin de notre domicile et dans des horaires incommodes. Au fur et à mesure que l'on se rapprochera de la date fatidique, la pression se fera de plus en plus insistante.

Cette fermeture vient après celle de la plupart des autres centres de tri parisiens, où travaillaient, il y a une dizaine d'années encore, plusieurs milliers de postiers. Pour traiter tout ce courrier, La Poste a créé il y a quatre ans un nouveau centre à Gonesse dans le Val-d'Oise et va en ouvrir un second à Wissous dans la banlieue sud. Ces deux centres emploient bien moins de personnel que ceux qui ont fermé. Ainsi à Gonesse, censé remplacer les centres de tri du nord et du centre de la capitale, dont celui du Louvre, il n'y a que 800 postiers et la direction vient déjà d'annoncer qu'elle allait y supprimer deux cents emplois. Gonesse aura donc à peine les effectifs du centre de tri du Louvre, alors qu'il traite déjà le courrier de plusieurs centres fermés ces dernières années. Les machines de tri sont certes plus modernes à Gonesse. Mais, loin d'être due à la seule modernisation, comme le prétend La Poste, la réduction des effectifs est aussi le résultat de l'aggravation des conditions de travail. Et il en est ainsi sur tout le territoire. La fermeture de nombreux centres de tri est en cours.

Au Louvre, comme partout dans le pays, toutes les catégories de personnel sont d'ailleurs frappées par les suppressions d'emplois. Dans le même bâtiment que les six cents postiers du centre de tri, travaillent six cents facteurs qui distribuent le courrier sur les quatre arrondissements du centre de Paris. Depuis deux ans, la direction y a entamé un plan de réduction d'effectifs. L'un après l'autre, chaque arrondissement se voit amputé d'un cinquième ou d'un quart de ses effectifs. Par leur action, les facteurs ont réussi à imposer une série de garanties. D'abord, que tous ceux qui étaient en CDD et risquaient de perdre leur emploi soient embauchés. Ensuite, la direction s'est engagée à ce que personne ne soit muté contre son gré, quitte à garder pendant un certain temps des facteurs en surnombre. Cela a au moins permis que notre vie ne soit pas bouleversée, même si cela n'a pas empêché les réductions d'effectifs et l'accroissement de la charge de travail. Et à côté du centre de tri et de la distribution, il y a aussi les guichets et de nombreux petits services où les emplois sont aussi supprimés.

Aujourd'hui, environ 1500 postiers travaillent dans l'immeuble de la rue du Louvre. Ils ont la force de se faire respecter d'une direction qui prétend bouleverser toute leur vie. Mais au-delà, face au rouleau compresseur des suppressions d'emplois, c'est une réaction à l'échelle de toute La Poste qui serait nécessaire.

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