France Télécom (Rennes Atalante) : Malaise des salariés et chantage patronal24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom (Rennes Atalante) : Malaise des salariés et chantage patronal

Les dirigeants de France Télécom ont réaffirmé récemment leur volonté de supprimer 22 000 postes d'ici 2008, afin de pouvoir verser plus de trois milliards d'euros aux actionnaires en 2006 et renouveler le jackpot pour les années à venir. À Rennes, c'est un des arguments utilisés par les directions de France Télécom et d'Equant (filiale possédée à 100% par France Télécom) pour restructurer les services, augmenter les pressions et nous expliquer que nous sommes trop payés.

Les regroupements de services en France et le développement d'activités à l'international sont un prétexte pour supprimer des postes, imposer des mutations et, à cette occasion, des baisses de rémunération. Par exemple, pour un technicien d'Equant qui passe d'un poste avec astreintes régulières à un poste sans astreinte, la différence de revenu mensuel peut atteindre 500 euros, voire plus. Mais la direction rechigne à compenser cette perte, même si elle y est théoriquement obligée par un accord d'entreprise.

C'est la même chose pour les techniciens du Centre de support client local. En effet beaucoup d'entre eux sont issus de la filiale Transpac, récemment intégrée dans France Télécom. Comme leurs indemnités spécifiques étaient plus élevées à Transpac que celles de leurs nouveaux collègues de France Télécom, la direction, championne de l'équité, veut maintenant aligner tous ces régimes indemnitaires... vers le bas! La différence peut atteindre 350 euros par mois, et la direction traîne des pieds pour la compenser.

D'autre part, si de nombreux salariés viennent de partir en préretraite, beaucoup n'ont pas été remplacés. Quand ils l'ont été, c'est par des salariés plus jeunes, moins payés et soumis aux conditions de rémunération de France Télécom, moins favorables que ne le sont celles des filiales comme Equant. Là encore, la direction est gagnante.

Dans le même temps, toutes les catégories de personnel, de l'assistante de production à l'ingénieur, ont aujourd'hui à faire face à des pressions permanentes de la hiérarchie pour augmenter la productivité. Cela s'est traduit récemment par un rapport du médecin du travail qui notait un malaise général lié à l'augmentation de la charge de travail et aux incessantes restructurations.

Quant aux salariés qui travaillent en sous-traitance, issus de sociétés de services en informatique, ils sont plus de 350 sur un effectif total de 1600 salariés du groupe à Rennes Atalante. La direction leur impose une pression constante, profitant du fait qu'elle est ici un des principaux employeurs dans ce secteur.

Ce malaise est entretenu par les chefs locaux, qui n'hésitent pas à utiliser le chantage aux délocalisations. En effet chaque nouvelle implantation de France Télécom et de ses filiales à l'étranger est l'occasion de nous seriner que nous «coûtons» cher. La direction a tout intérêt à nous mettre en concurrence avec nos collègues indiens ou égyptiens, et ceux qui mettent en avant un soi-disant «savoir-faire français» ne font rien d'autre que contribuer à exacerber cette concurrence. Mais l'objectif de la direction est de faire du profit sur notre dos, quelle que soit notre nationalité! Alors, pour résister aux mauvais coups, il n'y a que sur nos luttes collectives que nous pouvons compter.

Correspondant LO

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