Famar – Orléans (Loiret) : Les employés du nettoyage font reculer la direction24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Famar – Orléans (Loiret) : Les employés du nettoyage font reculer la direction

Le 8 janvier dernier, les 27 employés de la société de nettoyage Penauille travaillant chez Famar (usine pharmaceutique de 300 personnes) ont changé de patron: l'activité a été reprise par TFN, qui pour obtenir le contrat s'est engagé à faire faire le même travail avec moins de monde.

La semaine dernière, TFN a fait passer aux 27 travailleurs une «formation» sur l'hygiène en vue d'une habilitation, sous prétexte de nouveaux produits et équipements. En fait de formation, un «expert» de TFN s'est contenté de regarder les employés travailler avec le nouveau matériel, sans même donner les explications nécessaires. Suite à cela, quatre travailleuses ont reçu un courrier recommandé: elles apprenaient qu'elles étaient «inaptes à effectuer un travail de qualité dans les secteurs de production», alors qu'elles font ce travail depuis 8 à 23 ans! Dans la même lettre, elles étaient convoquées lundi 22 janvier à un entretien en vue «d'une réorientation professionnelle». Il s'agissait en fait de licenciements, que la direction a tout juste pris la peine de déguiser.

La réaction des travailleurs a été unanime: ils sont allés trouver les délégués de l'usine et ils ont décidé de se mettre en grève à l'unanimité pour le lundi 22, jour des entretiens. Car si les licenciements visaient quatre d'entre eux, tous étaient bien conscients qu'on allait exiger d'eux encore plus de travail, pour le même salaire de misère. Le lundi les grévistes se sont rassemblés devant le siège de TFN, accompagnés de délégués de l'usine et de militants de l'Union locale CGT. Ce rassemblement devant le siège, sur un axe fréquenté, n'a pas semblé du goût de la direction, qui a commencé par dire que les entretiens étaient annulés. Un responsable de TFN est descendu en catastrophe de Paris et une délégation des grévistes a été reçue. Finalement les grévistes ont obtenu le maintien des quatre postes, ainsi que le paiement des heures de grève.

Ces patrons de société de nettoyage ne s'attendaient certainement pas à une telle réaction de la part de travailleurs dont la plupart sont des femmes d'origine étrangère, certaines ne parlant pas le français. Mais la barrière de la langue ne les a pas empêchés de faire bloc et de faire céder le patron. C'est aussi un exemple pour les employés du nettoyage de nombreuses entreprises: beaucoup ont des amis ou de la famille qui travaillent dans les mêmes conditions, et la nouvelle de la grève va sûrement faire le tour de la ville.

Partager