- Accueil
- Lutte ouvrière n°2008
- Aluminium Dunkerque Alcan – Loon-Plage (Nord) : Quand la direction provoque, les opérateurs ripostent
Dans les entreprises
Aluminium Dunkerque Alcan – Loon-Plage (Nord) : Quand la direction provoque, les opérateurs ripostent
Entre le 11 et le 18 janvier, des mouvements de grève de4 à 8 heures par poste ont fortement ralenti la production d'aluminium, afin d'obliger la direction à revoir sa politique salariale.
En 2006, la marge opérationnelle d'Aluminium Dunkerque atteint les 117 millions d'euros, soit plus du double de l'année 2005. Les profits du groupe Alcan en 2006 vont atteindre les 2 milliards de dollars, soit dix fois plus que la moyenne 2003-2005. Les profits explosent mais, au lieu d'augmenter les salaires et de maintenir les emplois (fermeture programmée de l'usine de Lannemezan), ce sont les actionnaires qui vont empocher un milliard de dollars.
Les opérateurs ont réclamé une augmentation mensuelle de 150 euros, 600 euros en plus sur la prime de vacances et une prime exceptionnelle de 2000 euros.
Dans la première négociation salariale qui se tient à Voreppe pour la société Aluminium Pechiney, la direction a proposé 1,6% et 500 euros de prime s'il y a signature d'un syndicat, ou sinon 1,5%. Ça aurait été moins que l'année dernière, alors que les profits sont beaucoup plus élevés!
Ces propositions nettement insuffisantes ont motivé les opérateurs de production et de la maintenance. Entre 50 et 90% des opérateurs, selon les équipes, ont participé à des assemblées et décidé des mouvements de 4 ou 8 heures de grève par poste. Le 18 janvier, de nouvelles négociations ont lieu, tandis que l'usine de Dunkerque et celle de Saint-Jean-de-Maurienne sont paralysées. La direction accorde une augmentation minimum de 45 euros (2,4% pour les bas salaires) ou 2%, plus 1% d'augmentation individuelle, une prime exceptionnelle de 700 euros et 2% sur les primes de poste et de vacances, ainsi qu'une prime de 200 euros pour ceux d'Aluminium Dunkerque.
On est loin du compte, mais les opérateurs voulaient surtout faire pression sur la direction et, en ayant fait de 8 à 24 heures de grève chacun, ils ne sont pas mécontents du résultat. Dans toutes les assemblées d'équipe, dans une ambiance d'unité, de bonne humeur et de franche camaraderie, le mouvement a été suspendu... La direction se lamente des retards pris pour livrer les clients.
Mais, comme dit le dicton, «qui négocie avec les poches vides se retrouve sans poche d'alu».