Sublistatic – Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : Ne pas se laisser jeter dehors en silence!17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sublistatic – Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) : Ne pas se laisser jeter dehors en silence!

Sublistatic, usine de papier-transfert pour les tissus d'ameublement et la mode, est en liquidation judiciaire depuis le 15janvier, avec ses 233travailleurs. L'usine, située à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, aurait un déficit de 28millions d'euros. Les derniers propriétaires ont décidé de se retirer en laissant les travailleurs sur le carreau, sans autre indemnité de licenciement que le strict minimum légal: 8500euros seulement pour une ancienneté de 15 ans.

Les travailleurs occupent l'usine et menacent de déverser les 150 tonnes d'acétone et d'autres produits polluants. S'ils en sont venus là, c'est que les autorités, préfet en tête, refusaient de les entendre. C'est aussi parce que les repreneurs successifs ont vidé les caisses. Le groupe Atland par exemple, un puissant groupe immobilier, est parti après avoir empoché 14millions d'euros de dividendes. Le Crédit Agricole a débarqué récemment, mais ne veut pas entendre parler d'indemnisation des travailleurs licenciés. Les requins ont vidé les caisses... avant de vider les travailleurs.

Les travailleurs de Sublistatic avaient même renoncé à des augmentations de salaires dans l'espoir de maintenir leur usine à flot. Ils y croyaient d'autant plus que les carnets de commandes étaient encore pleins et que le groupe Sublistatic, leader mondial dans sa branche, a des réseaux commerciaux et des clients dans le monde entier.

Le préfet organise maintenant des tables rondes pour parler d'une relance de l'usine. Les responsables de la Communauté d'agglomération parlent de montages financiers pour sauver 115emplois sur 233. Mais tout ça risque de n'être que des mots. Aussi les travailleurs ont-ils décidé en assemblée générale, lundi 15janvier, de réclamer, avant toute autre chose, 100000 euros d'indemnité supplémentaire de licenciement.

Sur la même zone industrielle, Energy Plast (ex-Samsonite) est aussi en liquidation. Et il y a bien d'autres entreprises qui licencient dans la région: Stora, Delphi, Québécor, Cadence Innovation, pour ne citer que celles dont le personnel a manifesté récemment. Si tous les travailleurs menacés de perdre leur emploi se retrouvaient ensemble dans la lutte, alors les patrons auraient du souci à se faire... Ce serait encore bien plus dangereux pour eux que les risques de pollution.

Partager