La Poste : Réduction après réduction, que restera-t-il du service rendu?17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : Réduction après réduction, que restera-t-il du service rendu?

La Poste, comme tout service public, restait jusqu'à présent soumise à certaines obligations concernant le service aux usagers. Par exemple, la distribution à domicile du courrier devait être assurée sur l'ensemble du territoire du lundi au samedi inclus, et la levée du courrier devait être elle aussi assurée six jours par semaine. La loi sur la régulation postale prévoyait que 90% de la population d'un département devait habiter à moins de 5 kilomètres d'un point de contact postal.

Dans la réalité, ces règles étaient bien loin d'être respectées depuis un bon moment. Désormais, elles seront légalement obsolètes.

Un décret du ministère de l'Industrie, paru le 7 janvier, prévoit par exemple que, «lorsque les infrastructures de transport ou les caractéristiques géographiques de certaines zones font obstacle à l'accomplissement de ses obligations», La Poste «pourra définir un projet d'organisation particulière».

Cela signifie en fait que La Poste ne serait donc plus tenue d'assurer la distribution et la levée du courrier six jours sur sept. De même, le décret prévoit également que La Poste pourrait porter de 5 à 10 kilomètres la distance moyenne maximum séparant un usager d'un point de contact avec un service postal. L'application de cette mesure pourrait entraîner, d'après une estimation de la direction de La Poste, la suppression de la moitié de ces «points de contact», alors qu'aujourd'hui La Poste s'enorgueillit d'en avoir 17 000.

En fait, pour 11 000 de ces 17 000 «points», il ne s'agit déjà plus de bureaux de poste. Ils ont été transformés en bureaux de poste «limités», ou tout simplement fermés et remplacés par des relais postaux confiés à un commerçant, ou par des agences postales à la charge des communes, qui offrent moins de services, et dans des tranches horaires plus réduites.

Les mesures prévues par ce décret ne font qu'officialiser, aggraver et généraliser une politique ancienne, permettant de diminuer régulièrement le nombre d'employés et, du même coup, le service rendu. Un retraité sur deux seulement est remplacé par un contractuel, moins payé qu'un fonctionnaire.

Les économies ainsi réalisées sont faites aux dépens des salariés et des usagers, qui devront payer de plus en plus cher un service au rabais. Tout cela pour permettre à La Poste d'être plus rentable, donc privatisable et attractive pour les investisseurs privés.

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