La gratuité dans les cantines scolaires au Bourget et à Drancy (Seine-Saint-Denis)17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La gratuité dans les cantines scolaires au Bourget et à Drancy (Seine-Saint-Denis)

Une mesure nécessaire décidée en secret et faite dans la confusion

À la fin des vacances scolaires de décembre, les maires UDF du Bourget et de Drancy annonçaient l'instauration de la gratuité dans les cantines des écoles élémentaires. Jusqu'à présent, le prix des repas variait en fonction des revenus des parents, au minimum 0,80 euro et au maximum 3,80 euros.

Cette décision est évidemment une bonne chose, même si elle n'est sans doute pas dépourvue de quelques arrière-pensées, en cette période électorale. Bien des parents ne pouvaient pas payer la cantine et certains enfants rentraient chez eux et se contentaient de manger un morceau de pain. Maintenant ils pourront au moins manger correctement les jours de classe. Mais les deux municipalités avaient gardé les choses secrètes jusqu'au dernier moment. L'intercommunalité des deux villes vient d'être décidée et les maires avaient annoncé des «mesures exceptionnelles»... mais mystérieuses. Aussi les directeurs d'école n'ont même pas été prévenus, ni le personnel! Et les enseignants et le personnel de service ont dû gérer les difficultés car si le maire de Drancy tablait sur 10 à 12% d'augmentation de la fréquentation de la cantine, l'augmentation a été bien plus importante dépassant les 100% dans plusieurs écoles.

L'entreprise qui prépare les repas centralement a même été débordée en début de semaine, par le nombre de repas à fournir! Surtout, il manquait de la place pour accueillir tous les enfants.

Maintenant, ceux-ci doivent manger rapidement en deux ou trois services pour que tout le monde puisse prendre son repas. Malgré tout, les derniers enfants servis mangent bien souvent vers 13h30, alors que les cours sont censés reprendre à cette heure.

Devant le manque de matériel, les enfants ont parfois dû boire dans les brocs directement et les couverts ont été quelques fois lavés... rapidement à l'eau chaude! Quant aux agents et aux enseignants, ils courent partout pour aider les plus jeunes à manger, tout en surveillant les autres qui ont mangé ou attendent leur repas. Certes quelques animateurs sont arrivés en renfort, mais c'est bien insuffisant et ne règle pas tous les problèmes.

Bien sûr, cela va peut-être s'améliorer: la cantine centrale parvient maintenant à fournir à peu près le nombre de repas nécessaire, et des couverts supplémentaires ont été livrés. Mais la durée du service est toujours aussi longue et le manque de place et de personnel est criant.

Cette mesure a en tout cas servi, s'il en était besoin, de révélateur sur la pauvreté de bien des familles et sur le fait que bien des enfants ne sont pas correctement nourris.

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