Impôts : On sait au moins ce dont Ségolène Royal ne veut pas17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôts : On sait au moins ce dont Ségolène Royal ne veut pas

Côté Parti Socialiste, la semaine écoulée a été animée par un cafouillage concernant les impôts. Mercredi 10 janvier, François Hollande s'indignait du «bouclier fiscal» récemment instauré par la droite et proposait de revenir sur les baisses d'impôts sur le revenu et sur la fortune accordées «aux plus privilégiés», disait-il. Cela concernerait selon lui «à peu près deux cent mille personnes» ayant un revenu de plus de 4000 euros net par mois, les contribuables des deux plus hautes tranches d'impôt sur le revenu.

La riposte est venue aussi bien de la gauche que de la droite.

À droite, le ministre du Budget Jean-François Copé a aussitôt précisé que ce n'est pas 200 000 mais 1 200 000 personnes que cette mesure concernerait. À l'entendre, les cadres, professeurs, techniciens qualifiés seraient une nouvelle fois tondus par les niveleurs socialistes. C'était pour le ministre l'occasion de courtiser ces couches moyennes qui, en France, décident de la victoire tantôt de la droite, tantôt de la gauche. Mais dans sa précipitation il a prétendu qu'un professeur certifié ou un conducteur de TGV en fin de carrière gagnaient ces 4000 euros net par mois, ce qui est faux, et qui a déclenché une avalanche de démentis.

À gauche, c'est la candidate socialiste elle-même qui est montée au créneau. Dès le jeudi 13 janvier, Ségolène Royal a affirmé qu'elle n'envisageait absolument aucune augmentation d'impôts. «La priorité qui est la mienne, a-t-elle dit, c'est la lutte contre les gaspillages. Il n'y aura pas de fiscalité nouvelle, qui serait interprétée comme un élément qui décourage le travail et l'effort.» Et pour bien montrer qu'elle ne voulait pas s'en prendre aux contribuables les plus riches, elle a confié une mission sur la fiscalité à Dominique Strauss-Kahn, son ex-rival dans la course à la présidence au sein du PS, dont toute la carrière, en particulier au ministère de l'Économie et des Finances, prouve son respect pour les patrons et les riches.

Alors, s'agit-il là d'une divergence entre le secrétaire général du PS et la candidate? D'un partage des tâches entre eux, pour tenter de plaire en même temps au petit peuple et aux bourgeois? Une chose est sûre: la candidate socialiste n'entend pas revenir sur les cadeaux faits par la droite aux contribuables aisés, et surtout aux plus riches, aux gros actionnaires qui parasitent toute l'économie. Et elle tient à ce que cela se sache!

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