Éducation nationale : Halte aux suppressions de postes d’enseignants!17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Halte aux suppressions de postes d’enseignants!

Une manifestation nationale des enseignants aura lieu samedi 20 janvier à Paris. Les syndicats d'enseignants qui y appellent s'opposent aux milliers de suppressions de postes de professeurs prévues pour septembre 2007. Il s'agit aussi pour les enseignants de manifester contre le décret du ministre, dont la signature est annoncée fin janvier, qui supprimera un grand nombre de dédoublements de classes, d'options et d'aides au travail au détriment des collégiens et des lycéens.

Le ministre de l'Éducation nationale fait mine de s'insurger contre les chiffres publiés par les syndicats et repris dans la presse. À propos des 5500 suppressions de postes d'enseignants annoncées, il parle même «d'escroquerie» syndicale. Or les calculs sont simples. Selon le ministère, près de 2500 postes de professeurs de collège et de lycée disparaissent, prétendument en raison de la baisse attendue du nombre d'élèves, moins de 25000. À cela s'ajoutent plus de 3000 suppressions de postes, par simple manipulation des emplois du temps des élèves et des professeurs, en réduisant considérablement le fonctionnement en petits groupes, les soutiens scolaires, les activités linguistiques, artistiques ou sportives.

Oui, il y a «escroquerie», mais c'est dans la politique de De Robien qu'elle réside! Il supprime 5500 postes de professeurs en prétextant la baisse des effectifs dans les collèges et lycées, alors que pour compenser une augmentation équivalente des effectifs dans les écoles primaires, il ne prévoit de recruter que 500 instituteurs en plus.

C'est aussi une escroquerie de prétendre tout miser sur «l'éducation prioritaire», alors que la mise en place de son gadget, les 249 collèges «ambition réussite», se borne à un transfert d'enseignants au détriment des autres établissements, auparavant un peu mieux lotis puisque classés en «zone sensible», au détriment aussi de l'ensemble des élèves des classes de 5e et de 4e, qui y perdent une demi-heure de cours.

C'est une escroquerie que d'annoncer le recrutement de 3000 assistants d'éducation, qui ne sont qu'un avatar des anciens «emplois-jeunes», lesquels compensaient déjà mal le manque de surveillants. Les assistants d'éducation travaillent plus et sont moins rémunérés que les surveillants, dont le recrutement a cessé.

De Robien prétend «mettre les moyens où c'est nécessaire», alors que son unique motivation est de diminuer au maximum le budget de l'Éducation nationale pour le faire coïncider avec l'enveloppe allouée et la politique générale du gouvernement qui taille dans les services publics. L'indispensable «maîtrise de la langue française» est incompatible avec les classes trop nombreuses et nécessite de pouvoir travailler en petits groupes, en fonction des difficultés variées, des besoins différents des élèves. Tout un chacun sait, et a fortiori un ministre de l'Éducation nationale, que l'enseignement des langues inclut l'oral, donc les groupes réduits, de même que les expériences de biologie, de physique ou de chimie.

Après leur mouvement de grève, bien suivi, du 18 décembre et la manifestation du 20 janvier, il faudra une large mobilisation, y compris bien au-delà des enseignants, pour stopper la scandaleuse politique d'économies programmée sur le dos de l'école et des générations les plus jeunes.

Viviane LAFONT

La manifestation se rassemblera samedi 20 janvier, à Paris, à 13h30 au métro Denfert-Rochereau, pour se diriger vers le ministère.

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