Airbus Toulouse : Réorganisation aux dépens des travailleurs17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Toulouse : Réorganisation aux dépens des travailleurs

La direction d'Airbus et son PDG Gallois mettent à exécution le plan d'économies drastiques baptisé «Power8». Cela s'est déjà traduit par des licenciements d'intérimaires, le blocage de toute embauche, et l'aggravation des conditions de travail sur les chaînes de montage. Aujourd'hui, d'autres menaces sont en préparation contre les travailleurs de la sous-traitance mais aussi d'Airbus. Ainsi, les entreprises sous-traitantes sommées de se réorganiser sont fermement invitées à faire des efforts (jusqu'à 30% d'économies!). C'est dans ce contexte que les contrats de sous-traitance sont renégociés.

Ainsi, suite à l'appel d'offres lancé par Airbus, les sociétés Prosegur et Groupe 4 S ont récupéré le marché concernant les postes de garde, les pompiers, les hôtesses d'accueil et la sécurité intérieure. Au passage, 70 travailleurs ne devaient pas être repris. Quatorze pompiers sont dans ce cas, sur 42! Concernant les gardes, un grand nombre d'entre eux ne devaient pas être repris, dont les trois maîtres-chiens. Pour ceux qui le sont, certains perdraient de l'argent, ou bien les jours de congés liés à l'ancienneté. Les CDD ne savent pas ce qu'ils vont devenir. Quant aux hôtesses, seulement dix devaient être reprises sur 29. Des anciennes jugées trop «fortes» sont laissées sur le carreau. Et les jeunes se retrouvent avec des contrats changés. Elles se demandent si, à terme, elles ne seront pas obligées de travailler de nuit ou durant des vacations de 12heures. Surtout il y a une clause de mobilité inquiétante: elles ne seraient plus attachées au site d'Airbus mais au département de la Haute-Garonne, voire aux départements limitrophes.

Mais certains travailleurs commencent à réagir. Lundi 15 janvier, les pompiers se sont mis en grève pour dénoncer cette situation et les licenciements qui les frappent. Huit pompiers supplémentaires seraient repris mais, comme ils disent, «C'est tous ou aucun». En plus, il est question que leur statut de pompier industriel ne soit plus reconnu. Avec tracts, banderoles «Airbus abandonne ses pompiers», «Sécurité en péril», «Pompiers = 100% reprise», cornes de brume, fumigènes et deux tentes pour les futurs SDF, ils ont occupé le rond-point La Crabe à l'entrée de l'usine Saint-Martin. Quelques gardes et hôtesses étaient là également. Dans la matinée, ils sont allés en manifestation dans l'usine.

La semaine précédente, les travailleurs d'Onet étaient en grève, jeudi 11 et vendredi 12 janvier. Nettoyeurs avion à la chaîne A320 et à la chaîne A380 ou femmes de ménage, ils ont dit leur ras-le-bol: licenciement de certains d'entre eux suite à la baisse de charge de l'A380, bas salaires, pas de tickets repas... Le patron a finalement concédé une prime de 75 euros.

Ces travailleurs ont raison de ne pas se laisser faire. Ils doivent pouvoir compter sur la totale solidarité des travailleurs d'Airbus, d'autant qu'ils sont tous dans le collimateur des dirigeants d'Airbus.

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