En adressant ses voeux pour 2007, Ségolène Royal a présenté, actualité oblige, les mesures qu'elle propose concernant les mal-logés. Elle a annoncé que, si elle était élue, l'État et les collectivités locales, construiraient 120000 logements sociaux. C'est plus que les chiffres de ces dernières années. Mais c'est du même ordre que ce qu'a annoncé Borloo il y a deux ans (500000 logements sociaux sur cinq ans).

Or dans ce domaine les prévisions sont très rarement atteintes et le nombre des logements construits est largement inférieur. Ces dernières années, les chiffres les plus bas -autour de 45000 logements par an- ont été atteints sous le gouvernement Jospin. Les ministres du Logement de l'époque, Louis Besson puis Marie-Noëlle Lienemann, travaillaient main dans la main avec leur collègue secrétaire d'État à la Famille, une certaine Ségolène Royal.

Dans ce domaine, la gauche a donc mené la même politique que la droite: les uns et les autres cherchaient à se décharger du poids de la construction de l'habitat social sur les communes ou sur le secteur privé.

Quant à la mise à disposition de places d'hébergement d'urgence, Ségolène Royal s'est engagée à ce qu'il y en ait une proportion de une pour mille habitants dans les grandes villes. Le chiffre est exactement le même que celui prévu dans une loi de juillet 1994 relative à l'habitat votée sous le gouvernement Balladur et qui est restée, comme bien d'autres, en souffrance.

Alors peut-on croire à ces promesses? Fin décembre, Sarkozy a annoncé qu'avec lui il n'y aurait plus de SDF d'ici deux ans. Julien Dray, porte-parole de Ségolène Royal, avait ironisé: «C'est démagogique, et on est bien placé pour le savoir puisqu'on avait fait la même promesse en 2002, avec le succès que l'on sait».

On est donc prévenu: si Ségolène Royal à son tour promettait de loger tous les SDF, ce ne serait qu'une promesse démagogique qu'elle n'aurait aucune intention de réaliser.