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Dans le monde
Allemagne : Nouvelles attaques contre les chômeurs
Dans un communiqué publié le 5 janvier, l'Agence fédérale pour l'emploi (l'ANPE allemande) a indiqué qu'elle a sanctionné, en 2006, plus de chômeurs que lors de l'année précédente. Au total, plus de 500000 d'entre eux (alors qu'il y en avait fin décembre environ 4 millions recensés officiellement) ont ainsi vu leurs allocations réduites pour un motif ou pour un autre.
Cette augmentation des sanctions ne serait pas due, selon la porte-parole de l'Agence, à une attitude particulièrement plus «dure» de l'Agence, mais aux changements intervenus dans la loi.
Depuis 2006, une «période de blocage des allocations» d'une semaine a ainsi été instituée de façon automatique, quelle qu'en soit la raison, lorsqu'un chômeur se déclare avec retard comme demandeur d'emploi. Bien d'autres périodes de blocage peuvent aussi être instaurées lorsqu'un chômeur refuse une offre d'emploi «acceptable» selon l'Agence, qui est seule juge en la matière, même si l'emploi en question ne correspond pas à la qualification du demandeur d'emploi ou est sous-payé. Ou encore lorsqu'il refuse les différentes «mesures de retour à l'emploi» qui sont autant de stages-bidons destinés à masquer l'étendue du chômage.
Cela concerne en particulier les chômeurs en fin de droits soumis à la loi Hartz-IV, mise en place début 2005 par le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder. Cette loi avait réduit à 12 mois (18 mois pour les plus de 55 ans) la période pendant laquelle les chômeurs touchent une allocation de chômage, alors que cela pouvait aller jusqu'à 32 mois auparavant. Au-delà, ils ne reçoivent plus que l'aide sociale baptisée «allocation de chômage II» (ALG II), qui se monte à 345 euros par mois.
Comme si tout cela n'était pas suffisant, Rolf Steil, le chef de l'Agence pour l'emploi de Hambourg, vient de proposer fin décembre une baisse de l'allocation mensuelle touchée par ces chômeurs en fin de droits, de 345 euros à 200 euros! Evidemment, on ne pourrait pas vivre avec une telle aumône. Mais il s'agirait de contraindre -encore plus qu'aujourd'hui- les chômeurs à accepter les petits boulots de contractuels à 1 euro de l'heure que proposent l'État ou les collectivités locales.
Tout cela est cynique et scandaleux. D'autant que l'Agence pour l'emploi a terminé l'année avec un pactole de 12 milliards d'euros et que les caisses sont donc loin d'être vides. Et puis tout cela contribue à faire pression sur les salaires de ceux qui ont un emploi. Et les patrons ne s'en privent pas. Par exemple, une enquête réalisée par le magazine Stern révélait récemment que, en 2006, 27% des salariés avaient vu leur prime de Noël (qui correspond en général à un treizième mois) supprimée, 12% avaient vu la prime diminuée... et seulement 8% ont fait état de son augmentation.
Cette situation est significative de la véritable guerre que mène le gouvernement de grande coalition (la droite et la gauche gouvernent ensemble depuis novembre 2006) contre les chômeurs et l'ensemble du monde du travail, mais qui avait été entamée par les sociaux-démocrates lorsqu'ils étaient seuls au pouvoir.