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Dans le monde
La politique de Bush en Irak : Du "changement de cours" ... à une guerre plus sanglante ?
Les militants trotskystes américains qui publient le bimensuel The Spark [L'Étincelle] reviennent dans le dernier numéro de leur journal sur la façon dont l'administration Bush entend poursuivre la guerre qu'elle mène en Irak.
"Début décembre, le Groupe d'études sur l'Irak dirigé par Baker et Hamilton, un républicain et un démocrate, a publié un long rapport appelant à un "changement de direction" dans la guerre des États-Unis en Irak. La plupart des officiels de Washington sont tombés d'accord et allaient dans le même sens.
L'administration Bush est maintenant en train de réviser sa politique de guerre en Irak...
De quel "changement" s'agit-il ? D'abord, l'administration Bush est supposée changer sa façon de justifier la continuation de la guerre vis-à-vis d'une opinion publique américaine qui s'y oppose et la rejette à une majorité écrasante. Elle propose que Bush rejette la faute sur les Irakiens.
Bush a déjà commencé à mettre en place ce "changement de cours" .
Mais le changement véritable consiste à intensifier et aggraver la guerre. Et l'armée américaine a déjà monté d'un cran les bombardements sur le pays.
À peine un jour après que le Groupe d'études sur l'Irak avait publié son rapport, l'action coordonnée de bombardements américains et une attaque au sol contre un village irakien au nord de Bagdad ont tué plus d'une trentaine d'Irakiens, dont dix enfants appartenant à deux familles nombreuses. Un horrible extrait d'une vidéo montrait une douzaine de corps carbonisés et ensanglantés.
En même temps, les troupes américaines et irakiennes ont imposé un siège à la population de la ville de Haditha dans la province d'Anbar, y coupant complètement l'électricité et le ravitaillement en nourriture pendant au moins une semaine, et interdisant à quiconque de sortir de chez soi.
Les États-Unis cherchent à mettre en place conjointement une armée irakienne qui impose une dictature sur la plus grande partie du pays, et incorporer à l'appareil d'État la majorité des éléments de la milice la plus importante, la brigade Badr. Les escadrons de la mort de la brigade Badr, d'une triste notoriété, portant des uniformes du gouvernement officiel se sont non seulement attaqués à des milices rivales, mais ils ont également mené une campagne de terreur sans merci contre la population civile irakienne.
Le Groupe d'études sur l'Irak recommande au gouvernement américain d'augmenter largement le nombre de ses membres des forces spéciales, rangers de l'armée, nageurs de combat de la marine, ainsi que les mercenaires - c'est-à-dire les tueurs les mieux entraînés - pour en avoir plusieurs milliers pour torturer, emprisonner et assassiner des Irakiens. Bien sûr, le Groupe d'études sur l'Irak explique que ces tueurs ne seront là que pour "entraîner" et "conseiller" une armée irakienne "nouvelle et améliorée" .
Et pour quoi faire ? Imposer l'ordre, un peu de la même façon que les États-Unis, après la première guerre du Golfe, avaient encouragé et armé Saddam Hussein pour massacrer ceux parmi la population irakienne qui tentaient d'arracher la liberté pour eux-mêmes. Les États-Unis essayent de mettre en place dès maintenant en Irak une dictature similaire ou même pire.
Non, l'armée américaine ne va pas réduire le nombre de ses troupes en Irak dans l'immédiat. C'est confirmé par les déclarations individuelles de chacun des généraux qui déclarent que, quoi qu'il arrive, il faut plus de troupes américaines en Irak.
L'argent destiné à payer cette nouvelle intensification de la guerre est déjà prêt. L'administration Bush a battu un record en accordant au Pentagone des fonds d'urgence destinés à l'armée d'un montant de 150 milliards de dollars, qui viendront s'ajouter aux 70 milliards que le Congrès a déjà votés au cours de l'année écoulée. Le gouvernement américain ne pourrait plus clairement dire qu'il intensifie la guerre.
Les États-Unis laissent dans leur sillage de nombreux morts et d'importantes destructions, démontrant ainsi la puissance et le pouvoir monstrueux de l'armée américaine, affichant ainsi leur intention de continuer de dominer l'ensemble du Proche-Orient et ses richesses en pétrole.
Le nombre des morts et des blessés continue de grimper. Environ 655000 Irakiens ont déjà été tués et des millions sont désormais des réfugiés vivant à la limite de la famine. En même temps, il y a maintenant trois mille soldats américains morts et des milliers d'autres sont si sérieusement blessés qu'ils sont aujourd'hui considérés comme des invalides.
Les dirigeants politiques américains, dans leur ensemble, n'ont fait que mentir sur ce qu'ils ont fait en Irak, alors que dès le départ, il n'y avait pas d'armes de destruction massives chez Saddam Hussein. Le cours de la politique peut changer, mais pas l'usage des mensonges.
Les troupes américaines hors d'Irak !"