La Bulgarie et la Roumanie entrent dans l'Union européenne : Des pays encore moins égaux que d'autres.03/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2005.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La Bulgarie et la Roumanie entrent dans l'Union européenne : Des pays encore moins égaux que d'autres.

Depuis le 1er janvier 2007, la Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l'Union européenne (UE), portant de 25 à 27 le nombre de ses États membres. Mais union ne veut pas dire pour autant égalité et, plus encore que pour les dix précédents États intégrés en 2003, ces deux pays d'Europe de l'Est font figure de parents pauvres au sein de l'UE.

L'adhésion à l'UE s'accompagne de la libre circulation des marchandises. Mais étant donné que les richesses produites par ces deux pays réunis ne représentent qu'à peine 1% de celles de l'Union européenne, l'élargissement du marché profitera avant tout aux industriels des pays d'Europe les plus riches, qui peuvent espérer un élargissement de leurs marchés. D'autre part, les deux pays restent sous surveillance en ce qui concerne l'exportation vers l'UE de certains de leurs produits, notamment les produits laitiers et la viande, et le versement des subventions agricoles et régionales est soumis au contrôle de Bruxelles.

En ce qui concerne la libre circulation des personnes, elle est en principe acquise puisqu'une simple carte d'identité suffit aux Roumains et aux Bulgares pour se rendre dans un autre pays de l'Union, à condition qu'ils en aient les moyens. Mais s'ils veulent résider plus de trois mois dans les pays regroupés dans l'espace Schengen, ils devront obligatoirement posséder un visa - avec toutes les difficultés rencontrées pour l'obtenir. Et surtout, bien des anciens États membres ont décidé de claquer la porte au nez pendant sept ans aux Roumains et Bulgares qui voudraient venir y travailler, sauf pour quelques métiers. En France, par exemple, ils pourront accéder à ceux qui manquent de main-d'oeuvre - pour cause de salaires minables et de conditions sociales déplorables - tels que le bâtiment ou la restauration.

Sarkozy a donné aux travailleurs roumains un avant-goût de l'hospitalité française telle qu'il la conçoit en procédant à des expulsions massives, après un accord de principe négocié avec le gouvernement roumain. En 2006, six cents Roumains ont été expulsés par 19 charters. L'Europe telle que la construisent les politiciens au service des capitalistes, c'est un débouché pour leurs marchandises qui leur permet de s'enrichir. L'Europe des peuples reste à construire, et cela ne pourra être que l'oeuvre des travailleurs.

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