Impôts : Chirac respecte les promesses qu'il a faites aux riches.03/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2005.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôts : Chirac respecte les promesses qu'il a faites aux riches.

La réforme de l'impôt sur le revenu est officiellement entrée en application le 1erjanvier. Les tranches de revenus imposables ainsi que les taux d'imposition ont été entièrement remaniés. Désormais, le nombre des tranches passe de 7 à 5, et les taux d'imposition seront compris entre 5,5% et 40%, au lieu de 6,83% et 48,09%. Pour la tranche supérieure, de réforme en réforme, le taux d'imposition est donc passé de 56,8% en 1995 à 40% en 2007. Par contre, l'abattement de 20% dont bénéficiaient les salariés est supprimé.

Contrairement à ce qu'a déclaré le gouvernement lors du vote de la loi de Finance, ni les familles défavorisées, ni les couches moyennes ne profiteront pleinement de cette réforme. En revanche, le gain d'impôt sera très important pour les couches aisées, et en particulier pour les plus riches d'entre elles. Ainsi, d'après les calculs du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), un célibataire ayant 25000 euros de revenus mensuels récupérera 6293 euros, contre 106euros pour celui dont les revenus mensuels s'établissent à 1500 euros. Quant à une famille disposant de 25000 euros par mois, elle économisera autour de 12600 euros par rapport à l'an dernier.

Les grandes perdantes seront les personnes les plus démunies, en particulier celles qui ne peuvent prétendre à la prime pour l'emploi (dont les montants devraient augmenter sensiblement). C'est notamment le cas des personnes âgées ou les femmes seules ne travaillant pas, qui représentent près de 12millions de foyers.

Chirac tient donc ses promesses électorales concernant la baisse de l'impôt sur le revenu... des nantis. Cette orientation est d'ailleurs confirmée avec la mise en place du "bouclier fiscal" . Ce dispositif vise à plafonner les impôts directs payés à l'État (impôt sur le revenu, impôt de solidarité sur la fortune) et aux collectivités locales (taxe d'habitation, taxe foncière). Désormais, le montant global de ces impôts ne pourra dépasser 60% des revenus perçus durant l'année précédente. Si le total est finalement supérieur à 60%, le contribuable se verra rembourser la différence. Cette réforme étant applicable avec effet rétroactif, certains pourront réclamer le remboursement sur les impôts payés en 2006.

Là encore, il s'agit d'un cadeau pour les privilégiés. Sur 401millions d'euros que ces remboursements vont coûter à l'État cette année, 87,5%, soit 350millions d'euros, seront versés à 16894 personnes qui sont redevables de l'ISF. Plus de 20000 euros de ristourne en moyenne pour ceux-là ! Cela ne les empêchera pourtant pas de continuer à se plaindre qu'ils payent encore trop d'impôts.

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